Pays-Bas: concert annulé, des bonbonnes de gaz dans une camionnette espagnole

La police néerlandaise enquêtait jeudi sur une camionnette immatriculée en Espagne et contenant des bonbonnes de gaz dont elle a arrêté à Rotterdam le conducteur espagnol, après l’annulation d’un concert de rock "en lien avec une menace terroriste".

"Un agent de police qui était stationné près du lieu de l’événement a décidé d’arrêter une camionnette qu’il a vu rouler vers 21h30 (19h30 GMT)", a indiqué la police dans un communiqué publié mercredi dans la soirée.

"Ce que j’ai vu, c’est un véhicule avec beaucoup de bonbonnes de gaz à l’intérieur et dans le coffre", a déclaré à l’AFP un témoin, Usama Mohamed.

Les services de déminage (EODD) ont inspecté la camionnette immobilisée à deux rues de la salle de concert Maassilo, dans une zone portuaire au sud de Rotterdam, où devait avoir lieu le concert de rock d’un groupe américain, ont indiqué la police et le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb.

Le conducteur "a été arrêté et emmené au commissariat de police. Il est entendu", a indiqué la police de Rotterdam sur Twitter.

Cet incident est survenu six jours après les deux attaques au véhicule-bélier commises en Espagne et revendiquées par le groupe Etat islamique (EI), qui ont fait 15 morts.

Les autorités néerlandaises ont décidé d’annuler le concert du groupe rock californien Allah-Las après que la police a reçu de son homologue espagnole un avertissement concernant une menace terroriste vers 17h30 (15h30 GMT).

"J’ai été averti par téléphone en début de soirée qu’un signal de menace était arrivé ayant un lien avec un concert américain au Maassilo à Rotterdam", a rapporté le maire lors d’une conférence de presse.

"Ce signal était originaire de la police espagnole vers la police néerlandaise", a-t-il précisé.

Pour Ahmed Aboutaleb, premier maire du pays né immigrant et musulman, qui s’est prononcé contre les groupes terroristes islamiques, il est trop tôt pour établir un lien entre la camionnette et une "menace terroriste".

"Une enquête est en cours sur le cours des événements et sur la menace", a-t-il déclaré, mettant en garde contre des conclusions hâtives.

Le groupe Allah-Las, qui devait se produire à 20h30 (18h30 GMT) à Rotterdam a été accompagné sous escorte policière hors du Maassilo, a-t-il ajouté.

Quelques jours après les attentats en Espagne, la police continue à enquêter sur les possibles ramifications internationales de la cellule, et notamment sur les déplacements à l’étranger, en France et en Belgique notamment, de plusieurs de ses membres.

Cette cellule préparait en effet une attaque de plus grande ampleur. Sous les décombres d’une maison à Alcanar, au sud de Barcelone, les policiers ont découvert 120 bonbonnes de gaz et des traces de substances habituellement utilisées pour fabriquer du TATP, un explosif prisé par l’EI.

Les attaques de jeudi et vendredi contre la capitale catalane Barcelone et la station balnéaire de Cambrils ont fait 15 morts et plus de 120 blessés.

A Rotterdam, des agents de police munis de gilets pare-balles étaient postés mercredi soir près de la salle Maassilo, d’une capacité d’environ mille personnes, selon la radio-télévision publique NOS.

L’enceinte a été évacuée, des dizaines de spectateurs refoulés et l’unité antiterroriste du Service d’interventions spéciales (DSI) s’est rendue sur place, a-t-elle ajouté.

"La police prend les informations très au sérieux, certainement après le dernier signal, et maintenant nous attendons (de voir) ce que révéleront l’enquête de l’EODD et l’enquête pénale dans les prochains jours", a conclu M. Aboutaleb.

Les autorités néerlandaises ont annoncé que le niveau de la menace terroriste dans leur pays restait inchangé, à quatre sur une échelle de cinq, ce qui veut dire qu’il y a une menace "substantielle" avec des terroristes ayant présenté les Pays-Bas comme "une cible", que des terroristes commettent des attentats dans les pays avoisinants et qu’il y a de potentielles indications qu’une attaque est en train d’être préparée.

"Rien n’a changé pour le moment", a fait savoir à l’AFP Lodewijk Hekking, porte-parole du ministère néerlandais de la Justice.

Les Pays-Bas ont pour l’heure été épargnés par la vague d’attentats qui a ébranlé leurs proches voisins européens.

Mais les autorités restent sur leurs gardes en raison de plusieurs alertes ces derniers mois et de rapports indiquant que des individus liés aux attentats de Paris et de Bruxelles sont brièvement entrés dans le pays.

AFP

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