Passer le bac ou fêter l’Aïd el-Fitr? Casse-tête à l’Éducation nationale française

Une circulaire permettant un report de convocation en raison de grandes fêtes religieuses a été activée en Ile-de-France.

Source AFP

Les lycéens sont fixés sur leur sort. Pour 79,9 % d’entre eux, c’est les vacances. Mais pour un certain nombre, le bac n’est pas encore dans la poche. Ils doivent arracher les quelques points qui les séparent de la moyenne à l’oral, lors d’épreuves qui s’ouvrent ce mercredi. Pas de chance pour les candidats musulmans : ce mercredi, c’est l’Aïd-el-Fitr, la fin du ramadan, l’une des fêtes les plus importantes de l’islam.

Dès lundi, le directeur de la Maison des examens d’Ile-de-France (Siec, Service interacadémique des examens et concours), Vincent Goudet, a annoncé que ceux qui souhaitent célébrer l’Aïd pourront être convoqués jeudi. « Depuis une dizaine de jours, nous avons été sollicités par des chefs de centre d’examens, qui s’interrogeaient sur la conduite à tenir pour les candidats ou les interrogateurs qui demanderaient à bénéficier de l’Aïd-el-Fitr. » « Pour répondre à cette demande, on a rappelé la réglementation applicable, le 30 juin », a indiqué Vincent Goudet.

Pour les enseignants, une circulaire de la fonction publique du 10 février 2012 précise que ceux qui le demandent doivent se voir accorder une autorisation d’absence pour une liste de fêtes religieuses, dont l’Aïd-el-Fitr, a-t-il précisé. Pour les candidats au bac, c’est la circulaire du 18 mai 2004 sur le port des signes religieux qui s’applique, indiquant que l’institution scolaire « doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses ». Comme la date de l’Aïd-el-Fitr n’est décidée que quelques jours avant, elle n’avait pas pu être prise en compte dans le calendrier du bac établi des mois à l’avance, a-t-il ajouté.

Protestations du SNPDEN

Vendredi, le principal syndicat de chefs d’établissement, le SNPDEN-Unsa, a critiqué dans un communiqué les consignes du Siec. « Si les chefs de centre doivent interroger tous les candidats pour savoir s’ils viennent ou non, du fait de l’Aïd, c’est, dans la pratique, ouvrir un droit général pour tous de différer d’un jour leurs épreuves, et pour les enseignants de réduire d’un jour leur participation à l’examen », ont estimé les chefs d’établissement. « Dans un baccalauréat précaire, déjà marqué par un nombre insolite d’erreurs, c’est ajouter un élément de plus de désorganisation. Si on décide que le calendrier religieux est prioritaire sur les épreuves du baccalauréat, il faut avoir le courage de l’assumer, de renoncer à toutes les épreuves ce jour-là et de différer les résultats d’un jour », ajoute le SNPDEN.

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