Partenariat Afrique-Maroc: nécessité d’établir un cadre de partenariat privé « fort » entre les entreprises marocaines et africaines

La coopération entre le Maroc et l’Afrique passe par l’instauration d’un cadre de partenariat privé « fort » entre les entreprises marocaines et africaines, devant permettre des synergies entre les différentes économies.

Une étude dévoilée, mercredi à Rabat, par l’Institut Amadeus, souligne ainsi la nécessité de mettre en place des alliances entre les Petites et moyennes entreprises marocaines et africaines, tout en favorisant des synergies industrielles entre le Maroc et son continent, à travers notamment la mise en place au Royaume de zones industrielles qualifiées destinées à exporter vers l’Afrique.

L’étude intitulée "Partenariat Afrique-Maroc: les 15 recommandations pour un co-développement responsable et durable", appelle également au soutien du financement des entreprises marocaines à l’international, par le biais notamment de la création d’un bras armé financier de la stratégie africaine du Maroc devant soutenir les échanges à l’import et à l’export nationaux vers les pays africains.

En effet, l’étude souligne la nécessité de mettre en place des mécanismes pour transformer l’épargne locale en ressources longues, nécessaires au financement de l’économie africaine.

Constatant que la coopération Sud-Sud, "mal maîtrisée", peut engendrer des effets "pervers" et des risques pour le continent africain, l’étude met en évidence la nécessité de veiller à ce que ces partenariats soient bénéfiques pour toutes les parties prenantes à la lumière d’une croissance "équitable" et "partagée", conférant aux pays africains de relever les nombreux défis auxquels ils font face (pauvreté, chômage,…etc.).

Par ailleurs, le stock d’Investissements directs étrangers (IDE) marocains en Afrique a atteint 8.5 milliards de dirhams (MMDH) et sur la période 2008-2013, chaque année, ce sont environ 2 MMDH qui ont été investis en Afrique subsaharienne, indique l’étude.

Le Maroc, qui souhaite se positionner comme un hub vers l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest, a mis en place un certain nombre d’actions visant à attirer les investisseurs internationaux en quête d’un canal "idoine" pour pénétrer le marché africain, relève l’Institut.

Il s’agit, entre autres, de mesures relatives à l’assouplissement des cadres juridiques régissant les relations commerciales et d’investissement, à l’amélioration du climat des affaires, au développement et mise à niveau des infrastructures de transport, et à la multiplication des dessertes aériennes dans les villes africaines.

Toutefois, l’Afrique représente toujours une faible part des échanges commerciaux du Maroc. Avec 4 milliards USD d’échanges commerciaux de marchandises en 2012, le Maroc est le 46ème partenaire commercial de l’Afrique, derrière l’Algérie (41ème) et la Tunisie (38ème), observe l’étude.

En comparant le montant des flux d’IDE marocains et les exportations marocaines vers le continent subsaharien, l’étude constate que les exportations marocaines représentaient le double des flux d’IDE en 2009, et qu’en l’espace de 4 ans, le rapport a été multiplié par cinq. Les exportations représentent en 2013 un montant dix fois supérieur à celui des IDE.

Ainsi, la faiblesse des échanges commerciaux et des flux d’investissement du Maroc avec son continent est due à plusieurs explications qui sont communes à l’ensemble des pays du continent africain, dont une "faiblesse" des cadres institutionnels régissant les relations commerciales entre les deux parties, une connectivité logistique et infrastructures de transport "peu développées", des exportations "faiblement diversifiées", des complémentarités économiques sectorielles "faibles", explique-t-on de même source.

Et de poursuivre : la réalité commerciale du Maroc avec l’Afrique subsaharienne comprend dès lors deux "visages", à savoir une forte augmentation des exportations principalement sur des produits de base et/ou faiblement transformés, couplée à une croissance plus "timide" des flux d’IDE sur des produits à forte valeur ajoutée et contenu technologique (banques, assurance, télécommunications, etc) et ayant un impact important sur la compétitivité des entreprises, observe l’étude.

A l’occasion de la présentation de cette étude, le président de l’Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, a indiqué que celle-ci a deux vocations principales.

La première est de pouvoir fournir aux principaux acteurs de la relation maroco-africaine une "réelle radioscopie de l’Afrique d’aujourd’hui", à travers notamment l’intégration dans cette étude de l’ensemble des caractéristiques macro-économiques, géopolitiques et socio-économique du continent.

La seconde vocation, d’après lui, doit pouvoir proposer des "outils opérationnels" permettant la mise en œuvre d’une vision "intégrée" et "partagée" de la stratégie marocaine en Afrique, positionnant de facto le Royaume comme un hub continental "incontournable".

Fruit d’un ensemble de recherches menées par le Centre d’Analyses et de publications de l’Institut Amadeus, cette étude vise à proposer des pistes de réflexion pour la mise en œuvre d’une stratégie marocaine d’envergure en Afrique.

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