Ouverture à Dakar du 7è Colloque international des musulmans de l’espace francophone

Ouverture à Dakar du 7è Colloque international des musulmans de l
Les travaux du 7è Colloque International des musulmans de l’espace francophone (CIMEF), un événement placé sous le thème "Ethique, gouvernance et paix: Quelles contributions de la pensée islamique", ont démarré vendredi à Dakar, avec la participation d’un aréopage d’intellectuels, d’experts, d’acteurs de la société civile et de représentants de confréries religieuses.

Ce colloque, dont les travaux se poursuivront jusqu’au 26 courant, se fixe pour objectif d’apporter des réponses aux questions d’éthique, de bonne gouvernance et de paix dans le monde et ce, à la lumière des enseignements à tirer de la religion islamique, dans l’optique d’apaiser les tensions et incompréhensions qui peuvent surgir dans la vie de tous les jours entre Etats et communautés humaines.

S’exprimant à cette occasion, l’ambassadeur Fallilou Kane, président d’honneur du CIMEF, s’est félicité de la tenue de cette rencontre au Sénégal qui, a-t-il dit, permet de soulever une question qui relève tout naturellement des préoccupations de tous les musulmans, et qui intervient dans un contexte international complexe dans lequel, la Oumma islamique se trouve contrainte à relever un certain nombre de défis dans certains d’ordre même identitaire.

Et de poursuivre que le CIMEF est en phase de devenir la plateforme idoine pour engager des discussions et des débats fructueux autour de questions pertinentes intéressant la société musulmane ainsi que des préoccupations communes, au prisme de ce qui se passe dans plusieurs zones du monde islamique (Egypte, Syrie).

Le CIMEF se propose de contribuer à apporter des solutions appropriées aux problématiques du monde contemporain, c’est pourquoi il est plus que jamais nécessaire de consolider ses relations avec des organisations internationales, telle que l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ou encore l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a-t-il dit, estimant qu’il ne peut y avoir de solutions miraculeuses aux problèmes en l’absence d’une véritable culture du dialogue et d’acceptation de la différence.

Même son de cloche chez Tariq Ramadan, islamologue et membre du conseil scientifique permanent du CIMEF pour qui, il est plus que jamais indispensable de promouvoir dans le monde islamique, une véritable culture de dialogue et d’acceptation de la différence.

Les musulmans sont responsables de leur division, parce ce qu’ils ont toujours refusé d’engager un dialogue interne. Et c’est dans cette division que l’occident trouve sa force, a-t-il dit, estimant qu’il ne suffit pas de dire qu’on est pour la paix, mais il faut avoir le courage de s’interroger sur les conditions pour l’établir.

La société islamique a besoin de musulmans courageux, qui acceptent la divergence et la critique et qui restent ouverts sur autrui dans le cadre de la compréhension mutuelle, a-t-il relevé.

A ses yeux, il ne peut y avoir de paix dans un pays où, la corruption, la pauvreté et la marginalisation battent leur plein, insistant sur la nécessité pour l’Afrique et les pays musulmans de se réveiller et d’instaurer une véritable culture de la reddition des comptes.

Il a déploré toute tentative d’instrumentalisation de la religion pour servir ses propres fins personnelles, estimant que "le monde islamique a besoin de paix certes, mais avec du courage et de l’honnêteté".

Sur un autre registre, il a insisté sur l’importance de la maitrise de la terminologie dans la traduction des mots de l’arabe en français, rappelant qu’actuellement on est dans l’ère de la manipulation médiatique et de la guerre des mots, c’est pourquoi la terminologie demeure très importante pour éviter tout genre de confusion dans les esprits source de toute mal-compréhension.

Imam Amadou Mactar Kante, coordonateur du comité technique de coordination du CIMEF, a, quant à lui, rappelé que l’islam qui préconise la culture du juste milieux, offre des enseignements riches pour trouver les solutions les plus appropriées à toutes les problématiques que connait le monde actuel, se disant en faveur d’un fort retour à valeurs de paix, de tolérance, de compréhension mutuelle, d’acceptation de la différence et de coexistence pacifique, telles que contenues dans la religion islamique.

Mme Penda Mbow, représentante personnelle du président Sénégalais auprès de la Francophonie, a insisté sur la nécessité de prôner une véritable culture de dialogue entre les musulmans, s’interrogeant pourquoi les pays musulmans seuls, figurent quotidiennement sur le fil de l’actualité violente et douloureuse.

Sur un autre volet, elle a insisté sur la nécessité d’opérer une véritable ouverture des organisations internationales sur les populations, afin que ces dernières puissent y être représentées de manière efficace, se disant en faveur de la promotion des valeurs de paix et de coexistence pacifique.

Au menu de ce colloque, qui connait la participation de quelque 150 conférenciers, dont 90 issus d’une vingtaine de pays notamment d’Afrique, d’Europe et d’Asie, outre 29 Savants du Sénégal, figurent des sessions plénières, des tables rondes ainsi que des ateliers thématiques traitent de plusieurs sujets, tels que "l’importance de l’éthique entre texte et contexte", "le lien entre la foi et le comportement", "l’hypothèse de la cité vertueuse", "éthique et économie islamique" et "éthique appliquée à l’éducation".

Il est à rappeler que les éditions précédentes de ce colloque se sont tenues respectivement en Côte d’Ivoire (2000), au Bénin (2002), au Niger (2004), au Burkina Faso (2006), au Togo (2008), et au Mali

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