Nucléaire iranien: incertitude sur les chances d’un compromis à Lausanne

Les chances de parvenir à un accord à Lausanne sur le dossier du nucléaire iranien semblent s’amenuiser, en dépit de la prolongation des pourparlers pour surmonter les derniers obstacles qui empêchent une percée rapide.

Plus de vingt heures après l’expiration de la date butoir du 31 mars à minuit, le secrétaire d’Etat américain John Kerry et son homologue iranien Javad Zarif poursuivaient leurs discussions pour arracher un compromis.

Les séances de négociations se sont poursuivies tout au long de la journée de mercredi, malgré le départ dans la matinée des ministres des affaires étrangères français, russe, chinois et britannique.

"L’issue restait complètement ouverte : un accord n’était toujours pas exclu même s’il semble difficile à atteindre à ce stade", indique-t-on de source diplomatique.

De son côté, le vice-ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi a fait état de "problèmes persistants" dans les discussions de Lausanne, affirmant qu’il ne pourrait y avoir d’accord sans "un cadre pour la levée de toutes les sanctions" imposées à Téhéran.

"On ne peut avoir un accord global tant qu’on n’aura pas résolu tous les problèmes", a-t-il déclaré à la presse. Il a à cet égard cité les sanctions contre son pays ainsi que la recherche dans le domaine nucléaire comme étant les principales pierres d’achoppement.

En début de soirée, M. Kerry a annoncé qu’il devrait rester à Lausanne "au moins jusqu’à jeudi matin". "Nous continuons à faire des progrès mais nous n’avons pas encore atteint un compromis politique", a indiqué un porte-parole du département d’Etat.

Les pays du 5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et l’Iran tentent depuis une semaine de parvenir à un accord d’étape sur le programme nucléaire de Téhéran.

M. Zarif a pour sa part exhorté les grandes puissances à "saisir l’opportunité qui se présente aujourd’hui" pour un accord sur le nucléaire, en soulignant que cette occasion ne se répèterait peut-être pas.

Les tractations en cours se heurtent en substance à des divergences sur trois sujets, à savoir la durée d’un accord, la levée des sanctions de l’ONU et un mécanisme de garantie permettant de vérifier que les engagements sont respectés.

L’Iran souhaite une levée "immédiate et complète" des sanctions de l’ONU concernant la prolifération nucléaire, en plus de la suspension des sanctions imposées par les Etats-Unis et l’UE qui asphyxient le pays économiquement et l’isolent diplomatiquement.

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