Nicolas Sarkozy et le risque d’un 21 avril à l’envers

Nicolas Sarkozy et le risque d’un 21 avril à l’envers
Pour Nicolas Sarkozy, comme pour l’ensemble de la clase politique française, l’année 2011 s’annonce comme une année électorale par excellence. Toutes les écuries aiguisent leur arsenal pour se lancer dans la bataille suprême, celle de l’élection présidentielle de 2012. En janvier, le Front National choisira entre Marine Le Pen et Bruno Gollnisch.

En juin, la liste des candidats aux primaires du Parti socialiste devra être connue. Entre-temps «La république Solidaire» de Dominique de Villepin, le MoDem de François Bayrou, le «Nouveau Centre» de Hervé Morin, le «Parti de Gauche» de Jean-Luc Mélenchon et le NPA d’Olivier Besancenot auront affiné leurs stratégies et déterminé dans quelles directions tirer leurs chariots. Nicolas Sarkozy qui préside personnellement le G20 cette année n’a aucun souci à se faire du côté de l’UMP. Il est, officiellement, pour l’ensemble de ses troupes, le candidat naturel pour sa propre succession. Aucune personnalité ne lui dispute pour le moment le leadership. Tous semblent se mettre en ordre de bataille pour le faire gagner. Même s’il arrive à de mauvaises langues de glisser de temps à autre que l’actuel Premier ministre François Fillon ferait un meilleur candidat à droite.

Et pourtant une des théories qui fait actuellement un ravage au sein de nombreux cercles politiques est la possibilité qu’en 2012, la France puisse assister à un 21 avril à l’envers. C’est-à-dire que Nicolas Sarkozy ne puisse même pas arriver au second tour, lequel se transformerait en affrontement entre la candidate du Parti socialiste et celle du Front National : Martine contre Marine.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette hypothèse n’est pas sortie d’un esprit éberlué à la recherche de sensations fortes et d’extases à petits prix. Lors de la présidentielle de 2002, aucun politologue n’avait misé un euro sur la sortie précoce du socialiste, alors Premier ministre, Lionel Jospin et le passage au second tour de Jean-Marie Le Pen pour affronter Jacques Chirac. Les éléments qui militent pour l’arrivée d’un tel scénario, catastrophique pour la droite, sont à trouver dans la popularité très basse du président de la République.

L’inquiétude ne vient pas uniquement de cette baisse persistante mais de l’incapacité de Nicolas Sarkozy à remonter dans l’estime des Français et à regagner leur confiance. Il est vrai que Nicolas Sarkozy va utiliser à fond l’année 2011 pour re-présidentialiser son image. Il le fera à travers deux démarches qui se veulent complémentaires : la sculpture d’une image internationale solide à travers la présidence du G20 et la volonté de labourer le terroir français à travers la programmation de nombreux déplacements en Province pour vendre l’image d’un président proche du peuple, qui écoute et qui agit. Histoire de s’imposer comme l’unique recours pour affronter des lendemains incertains.

Nicolas Sarkozy sait que ce qui peut le protéger d’un 21 avril à l’envers est à trouver au sein même de ses concurrents qui le menacent. Il n’est pas dit que d’ici cette date, les socialistes se seront mis d’accord, sans heurs ni malheurs, sur le nom d’un candidat unique à supporter. Il n’est pas dit non plus que Marine Le Pen, candidate imposée par son père pour assurer la lignée dynastique du Front National, puisse faire l’unanimité et entraîner derrière elle l’ensemble de l’extrême droite et une partie de la droite traditionnelle.

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