Nicolas Demorand démissionne de la présidence de «Libération»

Nicolas Demorand a annoncé jeudi, dans un mail adressé à la rédaction de Libération, avoir démissionné du poste de président du directoire du journal.
«Chers tous, ce mail pour vous prévenir que j’ai démissionné ce matin. J’espère de tout cœur que mon départ facilitera le dialogue qui doit être renoué pour sortir le journal de la crise qu’il traverse. J’ai passé à vos côtés trois années enrichissantes, enthousiasmantes et parfois rudes. Je ne les oublierai pas. Je vous souhaite le meilleur. Amitiés», écrit Nicolas Demorand dans ce message envoyé vers 8h55.

Dans un entretien accordé au Monde et publié en même temps que son mail arrivait à Libération, Nicolas Demorand estime qu’il était de sa responsabilité de quitter ses fonctions de président du directoire et directeur de la publication. «Libération vit désormais une crise ouverte, je cristallise une partie des débats et j’estime qu’il est de ma responsabilité de patron de redonner des marges de manœuvre et de négociation aux différentes parties», déclare-t-il.

Nicolas Demorand défend par ailleurs son bilan concernant la recherche de financements pour le journal au cours des trois ans qu’il a passés à sa tête. «Cela a été une très grosse partie de mon travail auprès des annonceurs, des mécènes, de la puissance publique, pour éviter que le journal ne mette la clé sous la porte. Ce qui a failli arriver à plusieurs reprises depuis trois ans. Cette PME est fragile, dans un secteur en crise, et manque chroniquement de capitaux. C’est pourquoi elle cherche aujourd’hui des investisseurs.»

Sur la question de sa présence dans les locaux de Libération, Nicolas Demorand justifie ses absences par cette quête de fonds. «J’ai découvert, en arrivant, que mon boulot serait de chercher de l’argent tous les jours. Donc ça a été l’essentiel de mon activité et c’est très chronophage.» Il dit en outre avoir décidé de partir après le rejet en assemblée générale d’un texte de sa main destiné aux pages Nous sommes un journal, dans lesquelles le quotidien chronique la crise qu’il traverse. «J’ai décidé de ne pas retourner à Libération depuis qu’en assemblée générale, vendredi dernier, une majorité de journalistes a décidé de censurer un de mes textes qui défendait l’impérieuse nécessité de se battre pour un Libé fort. Dès lors, la messe était dite.»

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