Netanyahu à l’offensive à Washington contre l’accord sur le nucléaire iranien

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lance son offensive lundi à Washington, devant un puissant lobby américain pro-Israël, pour torpiller l’accord sur le nucléaire iranien que les Etats-Unis veulent au contraire boucler d’ici un mois.

Arrivé dimanche soir, M. Netanyahu s’est déclaré lui-même "en mission historique" en terre américaine afin de dire tout le mal qu’il pense du règlement qui se prépare entre les grandes puissances et l’Iran et qui doit garantir que la République islamique ne fabrique jamais la bombe atomique.

L’Etat hébreu, ennemi de la puissance chiite, ne veut pas entendre parler de cet accord et son chef de gouvernement devrait le dénoncer lundi matin devant 16.000 délégués du groupe de pression American Israel Public Affairs Committee (Aipac) qui tient sa conférence annuelle à Washington jusqu’à mardi.

Ce jour-là, M. Netanyahu doit aussi solennellement s’adresser au Congrès, à l’invitation du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner.

Une initiative montée dans le dos de l’administration démocrate du président Barack Obama. Ulcérée, la Maison Blanche a fustigé la semaine dernière un geste "destructeur pour les bases mêmes des relations américano-israéliennes" déjà glaciales depuis des mois.

Mais l’allié israélien assure ne pas chercher le conflit avec le président Obama, dont les relations personnelles avec M. Netanyahu sont notoirement exécrables depuis des années.

"Nous essayons d’expliquer aux Américains ce qui nous inquiète", a fait valoir l’entourage du Premier ministre en débarquant à Washington. Affirmant détenir d’"excellentes informations" sur le contenu de "l’accord qui est en train de sortir" avec l’Iran, un responsable israélien a dénoncé "un mauvais" texte.

Israël est convaincu qu’une entente entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l’Iran ne l’empêcherait pas de se doter un jour de la bombe atomique. Une arme nucléaire aux mains de la République islamique est un chiffon rouge pour l’Etat hébreu mais aussi pour Washington qui, s’il mise à tout prix sur la voie diplomatique avec Téhéran, n’a jamais complètement écarté l’option militaire.

Après un an et demi de négociations internationales et un accord provisoire en novembre 2013, le 5+1 et Téhéran doivent signer d’ici au 31 mars un document politique complet et définitif. Ils auraient jusqu’au 30 juin/1er juillet pour boucler les détails techniques.

En échange de garanties sur la nature civile et pacifique de son programme nucléaire, l’Iran obtiendrait une levée progressive des sanctions américaines, européennes et de l’ONU. La communauté internationale pourrait alors espérer refermer plus d’une décennie de tensions et de crise au Moyen-Orient.

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