« Much loved » de Nabil Ayouch récompensé au festival d’Angoulême

Much Loved », le film de Nabil Ayouch traitant de la prostitution au Maroc, où il a été interdit, a été dimanche l’un des grands gagnants du festival du film francophone d’Angoulême (Charente) raflant le Valois d’or et celui de la meilleure actrice pour Loubna Abidar.

Présenté au dernier festival de Cannes, Much Loved, qui sortira en France le 16 septembre, raconte les peines et joies de Noha, Randa, Soukaina et Hlima, quatre prostituées de Marrakech, entre clients, soirées alcoolisées, danses sulfureuses, mais aussi moments de complicité, de tendresse, et rapports compliqués à leurs familles.

"Ca fait du bien. Enfin. Je prends ça comme un geste d’amour", a soufflé, Nabil Ayouch, la gorge serrée, en recevant son prix sur la scène du théâtre d’Angoulême. Après un mot pour les interprètes du film, ses "quatre petites fées", il a rendu hommage "aux femmes arabes qui tous les jours se battent pour faire respecter leurs droits civiques fondamentaux".

Les larmes aux yeux, son interprète principale la Marocaine Loubna Abidar a reçu le Valois de la meilleure actrice, glissant: "Je n’ai jamais osé en rêver..". Au printemps dernier, elle avait indiqué avoir reçu des messages de haine et menaces, alors que le film déclenchait au Maroc une intense polémique – mais engageait aussi un débat sur la prostitution.

Primé, parmi dix films en compétitions, par le jury que présidait Jean-Hugues Anglade, "Much Loved" succède au palmarès d’Angoulême à "Hippocrate", film de Thomas Lilti sur la médecine vue de l’intérieur, Valois d’or 2014.

Autre grand gagnant de ce 8e Festival d’Angoulême, "Je ne suis pas un salaud" d’Emmanuel Finkiel, avec Nicolas Duvauchelle, retraçant la fuite en avant d’Eddie, victime d’agression, qui désigne à tort son agresseur, Ahmed, contre lequel la machine judiciaire s’emballe. Emmanuel Finkiel a reçu le Valois de la meilleure mise en scène, Nicolas Duvauchelle celui du meilleur acteur.

Le Valois du scénario est revenu à "Je suis à toi", du Belge David Lambert, l’histoire d’un escort-boy argentin débarqué en Belgique. Le film a aussi été récompensé par le Valois du jury étudiants.

Le Valois du public est revenu à "La passion d’Augustine" de Lea Pool, film canadien narrant l’épopée musicale d’un couvent québécois à travers le parcours d’une pianiste prodige.

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