Moscou et Damas condamnent la frappe de la coalition contre l’armée syrienne

La Syrie et son allié russe ont vivement condamné vendredi la frappe la veille de la coalition conduite par les États-Unis contre l’armée syrienne, Damas assurant qu’il ne se laissera pas "intimidée".

"La soi-disant coalition a attaqué hier à 16H30 (13H30 GMT) une position de l’armée arabe syrienne sur la route d’Al-Tanaf dans la région syrienne de Badia, tuant plusieurs martyrs et causant des dégâts matériels", a indiqué une source militaire citée par l’agence officielle Sana, sans préciser la nationalité des victimes.

Un porte-parole militaire de la coalition antijihadiste, le colonel Ryan Dillon, avait évoqué jeudi un convoi de "forces pro-régime" et un autre responsable américain avait dit qu’il s’agissait "probablement" de milices chiites, sans être plus précis sur leur identité.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, huit personnes "pour la plupart non-syriennes" ont été tuées dans cette frappe.

La source militaire syrienne a souligné que "l’armée continuera à accomplir son devoir dans sa lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) et la défense de tout son territoire et ne se laissera pas intimider par les tentatives de la soi-disant coalition de l’empêcher de mener son devoir sacré".

Elle souligne aussi que l’armée "combat le terrorisme sur son territoire et qu’aucune partie n’a le droit de déterminer le cours de ses opérations contre ces groupes terroristes, menés par Daech et Al-Qaïda".

Alors que "califat" autoproclamé par les jihadistes du groupe État islamique à cheval sur l’Irak et la Syrie se réduit en peau de chagrin, tous les protagonistes essaient de s’emparer des dépouilles.

Dans ce cadre, le poste frontière d’al-Tanaf, en plein désert dans le sud-est du pays est très important pour tous les belligérants. La coalition internationale conduite par les Etats-Unis s’y trouve avec des rebelles formés principalement en Jordanie et qui lui sont affidés.

Il s’agit pour ces rebelles de tenter de remonter vers Boukamal, également sur la frontière avec l’Irak et tenu par l’EI. Dans un communiqué, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom) précise que "la coalition opère dans la région d’al-Tanaf depuis des mois où elle entraîne et conseille des forces engagées dans le combat contre l’EI".

Pour le régime, cette position est importante car son objectif est de contrôler l’autoroute Damas-Bagdad et ainsi faire à la fois la liaison avec les forces alliées qui se trouvent en Irak, et d’empêcher les rebelles pro-occidentaux de remonter par le sud vers la province de Damas.

Depuis l’accord d’Astana signé par la Turquie, la Russie et l’Iran, qui crée des "zones de désescalade" dans l’ouest et le centre du pays, l’armée fait cap vers les zones désertiques de l’est du pays.

L’objectif est de s’emparer de la région pétrolière de Deir Ezzor, où une garnison et l’aéroport militaire sont assiégés depuis des années par l’EI et aussi de contenir les forces soutenues par les États-Unis, qu’il s’agisse de l’alliance arabo-kurde dénommée Forces démocratiques syriennes (FDS)qui tente de s’emparer de Raqa ou des rebelles stationnés à al-Tanaf.

La Russie a également condamné vendredi ce bombardement qu’elle a qualifié d’"inacceptable", selon un haut responsable de la diplomatie russe cité à Genève par les agences russes.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a déclaré à Genève que "toute action militaire aggravant la situation en Syrie influe de fait sur le processus politique". "D’autant plus quand il s’agit d’actions (militaires) menées contre les forces armées syriennes", a-t-il déclaré, cité par Ria Novosti. "C’est absolument inacceptable et cela constitue une violation de la souveraineté de la Syrie", a ajouté le diplomate.

Avec AFP

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