Monaco va réaliser un éco-quartier de six hectares sur la mer

Faute de place pour se développer sur ses deux kilomètres carrés, la principauté de Monaco a officiellement présenté jeudi son projet d’extension sur la mer pour créer, d’ici une dizaine d’années, un éco-quartier de six hectares.

Un immense plateforme d’un coût d’un milliard d’euros, construite par Bouygues Travaux Publics, sera posée sur un remblais sous-marin ceinturé de 18 caissons préfabriqués de béton de 26 mètres de hauteur pesant 10.000 tonnes chacun.

Les travaux, qui commenceront à l’automne 2016, devraient être terminés dans une dizaine d’années après une livraison des premiers immeubles en 2022.

La principauté ne versera pas d’argent dans cette opération qui s’élèvera au total à 2 milliards d’euros.

Elle a confié sa réalisation, son financement et sa commercialisation à la société anonyme monégasque "Anse du Portier" avec laquelle elle a signé jeudi un traité de concession. Ce groupement est composé, entre autres, de Bouygues Travaux Publics, quatre architectes dont l’Italien Renzo Piano, et des entreprises locales comme J.B Pastor et fils.

"L’attractivité économique est en jeu. Monaco retirera beaucoup d’avantages de cette urbanisation en mer : un demi-milliard d’euros d’équipements publics ainsi qu’une soulte versée en plusieurs échéances", a déclaré lors d’une conférence de presse Michel Rocher, le ministre d’Etat, qui a refusé de communiquer le montant de cette soulte.

"Il faut aussi compter tous les effets financiers produits par la vente des logements, tels que la TVA et l’installation de plusieurs centaines de résidents à hauts revenus."

Un précédent projet d’extension en mer plus ambitieux, de 17 hectares, avait été abandonné fin 2008 en pleine crise.

Au cours de son histoire, le petit Etat s’est étendu progressivement sur la Méditerranée avec la réalisation du terre-plein du Portier et celui du Sporting, des plages du Larvotto, du quartier de Fontvieille et l’extension du port Hercule "pour un total de plus 40 hectares gagnés sur le mer, soit 20% du territoire", selon des chiffres officiels.

Le nouvel éco-quartier comprendra 60.000 m2 de bâti, avec des immeubles et villas de luxe, des commerces, des équipements publics, un parking, un port d’une trentaine d’anneaux, un parc végétalisé d’un hectare et une promenade littorale.

Le projet "sera irréprochable en matière d’environnement", selon Michel Rocher.

Des appareils de surveillance de la turbidité (particules en suspension dans la mer) seront notamment installés autour du chantier. Les constructeurs déplaceront 47 grandes nacres, une espèce protégée de coquillage. Des efforts sont annoncés en matière d’énergie renouvelable avec l’eau de mer qui servira au rafraîchissement et au chauffage des bâtiments.

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