Moines de Tibéhirine: Alger refuse au juge français d’interroger des témoins en Algérie

Alors qu’Alger exige du Maroc d’être associé à l’enquête sur le jeune marocain qui a arraché le drapeau algérien du toit de son consulat à Casablanca en réaction à des propos du président algérien sur le Sahara marocain, il refuse en revanche au juge français antiterroriste, Marc Trévidic, d’interroger des témoins en Algérie sur l’assassinat des moines de Tibéhirine.

Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a déclaré lundi que la justice de son pays était "souveraine" pour traquer la vérité sur l’assassinat des moines de Tibéhirine. "Il y a un processus judiciaire en cours. La justice algérienne est souveraine comme l’est la justice française", a martelé le ministre dans une interview accordée à France 24.

M. Trevidic a séjourné fin novembre en Algérie pour discuter des moyens d’avancer sur cet épineux dossier à l’origine de fortes tensions entre les deux pays.
Le juge antiterroriste français avait lancé deux commissions rogatoires pour auditionner 22 témoins, et exhumer pour les autopsier les têtes des moines tués en 1996 en pleine guerre civile algérienne.
Il n’a obtenu que de pouvoir faire expertiser les têtes, enterrées dans leur monastère à Tibéhirine à quelque 90 km au sud d’Alger. Les corps des religieux n’ont jamais été retrouvés.

Nombre de familles de disparus continuent de réclamer la vérité au gouvernement et demander à récupérer les corps de leurs proches. Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, les religieux avaient été assassinés. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni, soupçonné d’avoir été un agent infiltré des services algériens, avait revendiqué l’enlèvement et l’assassinat.

Après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Trévidic avait réorienté l’enquête vers une possible bavure de l’armée algérienne.

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