Mohammed VI, vérité et détermination sur le Sahara

Pour tous ceux qui suivent de près les grands discours du roi du Maroc Mohammed VI, celui qu’il vient de prononcer à l’occasion du 39e anniversaire de la Marche verte marque un tournant majeur dans la manière avec laquelle cette crise artificielle autour du Sahara est gérée. Empreint d’une grande gravité, ce discours a été l’occasion de clarifier l’approche marocaine à un moment où ce conflit se trouve dans sa dernière ligne droite: ou la résolution et l’éclaircie ou l’impasse et le retour à la tension militaire.

Par Mustapha Tossa

Le ton était grave. Les mots biens choisis. Les formules tournées avec beaucoup de précision comme pour souligner la force des convictions et l’ampleur de la détermination. Quand Mohammed VI annonce avec une grande certitude que " le Sahara est une question d’existence et non une question de frontières", c’est tout l’esprit de ce combat national incarné sur le plan populaire et politique par la Marche Verte qui est résumé.

Un des points forts de ce discours est cette stratégie royale de reformuler avec des termes simples et clairs le cadre de négociation pour sortir cette crise de l’impasse. Tout en évoquant la nécessité de mettre en pratique le concept de régionalisation avancée, le roi Mohammed VI fixe le niveau de concessions que le Maroc peut faire avec un grande limpidité :" L’Initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional". Que ceux qui espèrent secrètement que le pays peut négocier ou céder sur sa souveraineté perdent leurs illusions.

Décrivant les manœuvres auxquelles se livrent les détracteurs de l’unité nationale, Mohammed VI s’est résolument opposé à ce que les règles du jeu et les dénominations des procédures soient changées pour satisfaire les lubies idéologiques de certains fonctionnaires des Nation Unies. En ligne de mire la volonté d’intégrer la problématique des droits de l’homme dans les cahiers de charges de la Minurso dans le seul but de mettre des bâtons dans les roues et d’exercer la maximum de pression et de manipulation. Mohammed VI interpelle les promoteurs de cette stratégie en ces termes :" Depuis quand l’intimidation des citoyens et la dégradation des biens qu’ils ont acquis par leur labeur et à la sueur de leurs fronts, figurent-elles parmi les droits de l’Homme ? "

Mais le clou de ce discours fut la désignation frontale de l’Algérie comme un frein manifeste à toute solution à ce conflit. Le souverain pèse ses mots et lance ce constat : "Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, il n’y aura pas de solution".
En procédant ainsi le roi ne fait que refléter une conviction largement répandue dans l’opinion marocaine et surtout coupe l’herbe sous le pied de tous ceux qui veulent faire passer ce conflit du stade d’un objet de dispute de leadership entre le Maroc et L’Algérie à un tête a tête sécuritaire entre le Maroc et les séparatiste du Polisario.

Le roi du Maroc profite de cette occasion aussi pour demander des clarifications à certains pays alliés. Le moment de vérité est arrivé pour harmoniser les postures et les approches. " Alors qu’ils réaffirment, note Mohammed VI avec un brin de déception dans la voix, que le Maroc est un modèle en matière de progrès démocratique, un pays actif dans l’action menée pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région et un partenaire dans la lutte anti-terroriste, ils abordent avec une certaine ambiguïté la cause de l’intégrité territoriale de notre pays."

En procédant ainsi, Mohammed VI clarifie les enjeux de cette grande négociation autour de l’avenir du Sahara, et par extension l’avenir de la région. A tous ceux, dans les couloirs des Nations Unies ou au palais de la Mouradia, qui pensent que par leur activisme et leur lobbying, ils ont pu entamer la détermination du Maroc et ses profondes convictions, le message de fermeté marocain est venu clore ces illusions, redire le droit et tracer les contours de la nouvelle séquence diplomatique où la souveraineté n’est pas négociable, où les responsabilités des uns et des autres sont clairement définies. Ce discours qui détermine les paramètres de toute négociation, éclaire d’un nouveau jour les possibles évolutions de ce conflit de manière à démontrer son côté artificiel et à lever le voile, si besoin encore est, sur les véritables agendas des uns et des autres.

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