Mohammed VI plaide pour le capital immatériel comme système de mesure de la richesse des Etats

Le Roi Mohammed VI a préconisé dans un discours adressé à la 69ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, que le capital immatériel figure désormais parmi les principaux critères de mesure et de classement de la richesse des Etats.

Dans ce discours, lu à la tribune par le chef du Gouvernement, Abdelilah Benkirane, le souverain a souligné que l’opération de notation et de classement de ces Etats selon les paramètres en vigueur actuellement suscite de nombreuses interrogations.

Ces critères, a-t-il poursuivi, ont montré leurs limites et, souvent, leur décalage par rapport à la réalité des Etats du Sud, ainsi que leur incapacité à présenter une image objective sur le niveau de développement humain dans ces pays.

Se référant aux études effectuées par la Banque mondiale, il a fait savoir que le capital immatériel repose sur une série de données liées au vécu des populations, telles que la sécurité et la stabilité, les ressources humaines ainsi que le niveau des institutions, et la qualité de la vie et de l’environnement, données qui ont assurément un grand impact sur l’élaboration des politiques publiques. C’est dire, a poursuivi le Roi, que l’évolution des Etats ne devrait être assujettie à aucune notation ou classement, mais devrait plutôt être perçue et traitée comme un processus historique, se fondant sur les accumulations positives de chaque pays, dans le respect de ses spécificités.

Le souverain a appelé, à ce propos, à rendre justice aux Etats du Sud en revoyant la manière de les aborder et en les soutenant dans leur évolution graduelle vers le progrès, réitérant que l’Afrique n’a pas tant besoin d’aides humanitaires que de partenariats mutuellement bénéfiques.

De même, il a insisté, une nouvelle fois, sur la nécessité pour l’Afrique de s’affranchir de son passé et de ses problèmes politiques, économiques et sociaux, en comptant essentiellement sur ses capacités propres pour réaliser son développement, soulignant que le Maroc en a donné une illustration tangible en signant des accords importants avec un certain nombre de pays africains frères.

Pour le souverain, il s’agit d’un "modèle original de coopération entre pays du Sud, qui met en relief la capacité de nos Etats à faire avancer l’Afrique, en faisant en sorte qu’elle puisse compter sur elle-même et mettre en valeur les ressources naturelles de ses pays".

Et d’ajouter que le développement ne se réduit pas à de simples projets et crédits financiers, pas plus que le sous-développement n’est consubstantiel aux Etats du Sud, et le problème n’est pas inhérent à la nature ou aux aptitudes de l’homme africain, qui a déjà fait la démonstration de sa capacité à donner et à créer, dès lors qu’il trouve les conditions appropriées et qu’il se libère du lourd passif légué par le colonisateur.

Le problème de développement en Afrique, a-t-il souligné, n’est pas lié à la nature de la terre ni au climat, malgré ses rigueurs dans certaines régions, mais il est plutôt imputable à une dépendance économique enracinée, et à la faiblesse des soutiens et des sources de financement, ainsi qu’à l’absence d’un modèle de développement durable.

Il a affirmé que l’assistance apportée à ces Etats n’est ni un choix facultatif, ni une faveur ou un acte de générosité, mais elle est plutôt une nécessité, voire un devoir, bien que ce dont les peuples ont besoin en réalité, c’est plutôt une coopération fructueuse, fondée sur le respect mutuel.
Il s’agit, a-t-il dit, de créer, au niveau de la pensée et de la pratique, les conditions propices pour opérer le passage d’une étape à une autre dans les processus de démocratie et de développement, sans ingérence dans les affaires intérieures des Etats, à charge pour eux, de souscrire aux principes de bonne gouvernance.

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