Mohammed VI appelle à lutter contre la précarité dans les régions éloignées et enclavées du Maroc

Le roi Mohammed VI a déploré jeudi, à l’occasion d’un discours marquant le 16e anniversaire de son accession au trône, la "situation de précarité" dans les "régions éloignées et enclavées" du Maroc, appelant le gouvernement a élaborer un "plan d’action".

"En dépit des progrès réalisés par notre pays, ce qui me désole c’est cette situation de précarité que vivent certains de nos concitoyens dans les régions éloignées et enclavées", a-t-il déclaré, donnant comme exemple les sommets montagneux de l’Atlas et du Rif, les zones arides sahariennes et les oasis.

"Il est impératif de marquer une pause pour parvenir à des solutions nouvelles", a-t-il enchaîné, ajoutant que cette attention doit s’étendre à la "promotion des zones marginales et des quartiers anarchiques en périphérie urbaine".

Pour identifier des solutions, Mohammed VI a annoncé avoir chargé le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad de "mener une étude de terrain globale" pour cerner les besoins "en termes d’infrastructures et de services sociaux de base", notamment dans les domaines de l’enseignement, de la santé, des routes de campagne, de l’eau et de l’électricité.

Cette étude, qui porte sur l’ensemble du territoire du pays, a d’ores et déjà permis d’identifier plus de 29.000 douars (villages) souffrant de telles carences.

Quelque 20.000 projets de développement "dédiés à plus de 12 millions de citoyens (…) avec un budget global de 50 milliards de dirhams" ont été examinés, a-t-il noté.

Le roi a exhorté le gouvernement a "établir un plan d’action intégré", afin de trouver les "moyens de financement des projets" en définissant "un échéancier".

En 2014, à l’occasion de son précédant discours du trône, le souverain avait déjà déploré la persistance de "disparités sociales" malgré les "progrès réalisés" et appelé à une meilleure répartition de la richesse.

Cette année, Mohammed VI a par ailleurs réitéré un appel lancé en 2013 pour une "réforme de l’enseignement", "base du développement (et) clé de l’ouverture et (de la) promotion sociale".

"Est-ce que l’enseignement que reçoivent nos enfants aujourd’hui dans les écoles publiques est capable de garantir leur avenir?", s’est-il interrogé, évoquant le grand nombre de Marocains inscrivant leurs enfants dans les missions étrangères et les écoles privées.

Mohammed VI s’est notamment exprimé sur le récent débat relatif à l’utilisation des langues étrangères dans l’enseignement, dont le français, en plaidant pour "l’ouverture".

"La réforme de l’enseignement doit se départir de tout égoïsme et de tout calcul politique qui hypothèquent l’avenir des générations montantes, sous prétexte de protéger l’identité", a-t-il dit.

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