Ministre gabonais : « Le retour du Maroc à l’Union africaine sera une très bonne chose pour les pays d’Afrique »

« Le Gabon ne peut que se réjouir de voir le Maroc revenir à l’Union africaine », a affirmé le ministre gabonais du Travail, de l’emploi, de la formation technique et professionnelle et de l’insertion des jeunes, Eloi Nzondo.

Le retour du Maroc à l’Union africaine sera une très bonne chose pour les pays d’Afrique, qui ont besoin de leur pays frère, et aura sans doute un apport significatif aussi bien sur les plans économique et politique que diplomatique, a indiqué M. Nzondo dans un entretien accordé à la MAP en marge de sa participation au Forum international MEDays 2016 placé sous le thème "De la fragmentation à la durabilité : Révolutionner les paradigmes".

Le Maroc est un pays africain, "nous l’accueillons avec beaucoup de joie, de fierté et de bonheur au sein de cette institution panafricaine", a-t-il dit. Sur le plan de la coopération Sud-Sud, le Maroc est présent dans nombre de pays du continent, a-t-il noté, mettant en avant l’excellence des relations d’amitié et de fraternité unissant le Maroc et le Gabon, grâce aux efforts des deux Chefs d’État qui ont balisé le chemin pour un partenariat exemplaire à tous les niveaux. S’agissant des questions de la jeunesse, le ministre a mis l’accent sur l’importance pour les pays d’Afrique d’intensifier leur coopération ciblée sur certains secteurs porteurs d’emploi et centrée sur des actes à l’instar du Centre de formation professionnelle dans les métiers du transport et de la logistique mis en place au Gabon à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI". Ce projet qui permettra de renforcer l’employabilité des jeunes gabonais, de renforcer leur intégration sur le marché du travail et de répondre aux besoins des acteurs économiques en matière de ressources humaines qualifiées, a-t-il précisé, confirme la profondeur africaine du Royaume et l’engagement constant du Souverain en faveur d’une coopération Sud-Sud solide et solidaire.

Le haut responsable a, en outre, déploré que beaucoup de jeunes africains s’expatrient pour rechercher une vie meilleure ailleurs en encourant d’innombrables risques, notamment les naufrages au niveau de la Méditerranée, précisant que ce problème touche à l’ensemble des pays d’Afrique.

Il a, dans ce cadre, appelé les dirigeants du continent à mener des politiques économiques cohérentes et concertées afin d’accorder aux jeunes africains une chance pour travailler, être formés et avoir même la possibilité de s’auto-employer, et partant, de mettre fin à ce phénomène qui s’empare des populations et leur permettre de devenir des acteurs du co-développement au sein du continent.

Partageant l’expérience du Gabon, le ministre a indiqué que le chômage des jeunes résulte essentiellement de l’inadéquation entre la formation et l’emploi et de la faiblesse de la diversification économique qui n’offre pas suffisamment d’emploi.

De plus, a-t-il poursuivi, la forte urbanisation conjuguée à l’absence d’un encadrement et de valorisation de la formation professionnelle ainsi que les difficultés d’accès au financement pour la création d’entreprises par les jeunes, sont autant de facteurs qui aggravent considérablement le chômage. M. Nzondo a expliqué que les jeunes, qui constituent la frange majoritaire de la population gabonaise, perçoivent avec beaucoup de frustrations leur exclusion de la prospérité partagée et ce malgré un taux de croissance de 5 à 6 % enregistré par le pays ces quatre dernières années.

Pour faire face à cette problématique, le ministre a fait savoir que le gouvernement gabonais mise sur le renforcement du partenariat public-privé dans le but d’insérer sur le marché du travail un plus grand nombre de jeunes en quête d’un premier emploi.

De plus, par sa politique de diversification de l’offre de formation, le gouvernement poursuivra ses efforts à travers la création de pôles de compétence cohérents avec les besoins du Gabon Émergent, notamment la construction de plusieurs centres de formation professionnelle dédiés aux métiers du secteur industriel, à la maintenance et logistique aéronautique, à l’agriculture et à l’élevage, a-t-il affirmé. Placé sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI et associant plus de 3.000 participants et 120 intervenants de haut niveau, le Forum MEDays 2016 de l’Institut Amadeus vise à placer le concept de codéveloppement responsable au centre des enjeux africains et mondiaux, à travers le traitement des modalités concrètes de redéfinition des relations Sud-Nord et de consolidation des rapports Sud-Sud.

Propos recueillis par Wahiba RABHI (MAP)

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