Migrants: Paris, Rome et Berlin veulent une réforme du droit d’asile

L’Allemagne, la France et l’Italie réclament une refonte du droit d’asile en Europe, qu’ils jugent dépassé, et une meilleure répartion des migrants dans toute l’Union européenne, a indiqué mercredi le ministère italien des Affaires étrangères.

Les chefs de la diplomatie allemand, italien et français ont signé une lettre commune soulignant les insuffisances du système actuel d’asile en Europe et réclament d’en revoir "les contenus et la mise en oeuvre", selon un communiqué du ministère italien.

Dans cette lettre signée par Frank-Walter Steinmeier, Paolo Gentiloni et Laurent Fabius , les trois ministres "insistent sur l’exigence d’atteindre l’objectif d’une répartition équitable des réfugiés sur le territoire européen", selon le communiqué.

Cette lettre est adressée à la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Federica Mogherini, afin qu’elle soit discutée à Luxembourg vendredi et samedi lors d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Elle est accompagnée d’un document dressant la liste de propositions en vue de trouver une issue à une crise qui place l’Europe face à un "test historique", selon une source diplomatique.

Dans ce document de cinq pages, dont l’AFP a obtenu une copie, les trois ministres se prononcent en faveur d’une harmonisation européenne des conditions d’accueil des demandeurs d’asile.

"L’Europe doit protéger les réfugiés qui ont besoin de protection de façon humaine, quelque soit le pays de l’UE dans lequel ils arrivent", écrivent ainsi ces trois ministres. Ils préconisent également une "distribution équitable des réfugiés en Europe", qui passe aussi par une "politique de rapatriation plus efficace des migrants illégaux dans l’UE".

Et pour être plus efficaces, Berlin, Rome et Paris suggèrent que les Etats membres se mettent d’accord au plus vite sur les pays considérés comme des pays sûrs en vue d’accorder le droit d’asile.

L’UE doit également renforcer "immédiatement" son soutien aux pays en première ligne comme l’Italie ou la Grèce, selon ce texte qui préconise aussi la création d’un système de contrôle intégré au niveau européen aux frontières extérieures de l’UE.

De manière plus générale, Paris et Berlin réclament la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse et dotée de moyens à destination des pays en conflit d’où proviennent la majorité des migrants.

En ce qui concerne la Syrie, où la guerre a provoqué l’afflux de plus de trois millions de réfugiés, les ministres reccommandent d’aider fortement, y compris par de nouvelles aides financières, les pays d’accueil: Liban, Jordanie, Turquie et Egypte.

En Libye, pays en plein chaos et en l’absence d’Etat central, les trois ministres réitèrent par exemple la nécessité de favoriser l’émergence d’un gouvernement d’unité nationale pour permettre d’agir plus efficacement.

L’Italie réclame de longue date la mise en oeuvre d’une vraie politique européenne d’immigration et la création d’un droit d’asile européen, ce qui nécessiterait une réforme de la législation actuelle.

Les accords de Dublin sur le droit d’asile obligent les demandeurs d’asile à déposer leur dossier dans le premier pays européen par lequel ils sont arrivés dans l’UE et où ils ont été enregistrés.

Mais les pays du nord de l’Europe reprochent à l’Italie et à la Grèce de ne pas chercher à identifier les nouveaux arrivants, permettant à nombre d’entre eux de poursuivre leur route pour déposer ailleurs leur demande d’asile.

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