"Le discours de lancement d’une action primo-ministérielle pour deux, trois ans – j’espère – mériterait un peu plus de temps. Mais ce sont les moeurs d’aujourd’hui, on n’a plus le temps", a poursuivi l’ancien Premier ministre (1988-1991). "La réussite d’un discours de politique générale d’un Premier ministre se joue sur quelques phrases et quelques passages et pas sur le discours tout entier. Mais les gouvernements d’aujourd’hui sont interdits d’effet de surprise parce que vous (les médias, NDLR) êtes trop nombreux sur la place de Paris, vous êtes partout et par conséquent vous voulez tout savoir avant", a estimé Michel Rocard.
"Il n’est donc pratiquement plus possible à un Premier ministre d’annoncer une chose qui va surprendre en bien. Je crois que c’est dommage, je crois que l’art de gouverner y perd quelque chose, mais c’est comme ça", a-t-il regretté. "Il n’y a pas de démocratie sans presse. Mais vous changez les règles du jeu. On travaille pour vous", a conclu Michel Rocard.