Michel Kafando devient officiellement président intérimaire du Burkina Faso

Michel Kafando a été officiellement investi vendredi président intérimaire du Burkina Faso, trois semaines après la chute de Blaise Compaoré dont il a conspué le régime marqué par « l’injustice » et la « gabegie », promettant de « régler bientôt » des « comptes ».

Michel Kafando, vêtu d’un costume noir et le visage souvent fermé, a reçu le pouvoir des mains du lieutenant-colonel Isaac Zida, l’homme fort du pays depuis la chute de Compaoré, qui restera Premier ministre.

M. Zida, treillis et béret rouge, a transmis le drapeau burkinabè à M. Kafando, qui l’a ensuite brièvement agité en direction de la foule réunie au Palais des sports de Ouagadougou, tendu aux couleurs verte, jaune et rouge du pays.

La solennité de l’instant, après 27 années de règne de Blaise Compaoré, contraint à la démission le 31 octobre par la rue, n’a cependant pas ecclipsé une question primordiale: de quelle marge de manoeuvre disposera ensuite M. Kafando avec un tel bras droit?

En attendant, le président de la transition, une période d’un an qui sera conclue par des élections présidentielle et législative en novembre 2015, s’est montré très ferme lors de son premier discours, fustigeant le régime de Blaise Compaoré.

Il l’a pourtant représenté alors qu’il oeuvrait de 1998 à 2011 auprès des Nations unies en tant qu’ambassadeur du Burkina.

Dénoncant un régime gangréné par "l’injustice", la "gabegie", la "corruption", il a alors averti, s’attirant les vivas de la foule: "Avec ceux qui ont méprisé cette justice et qui pensent qu’ils peuvent dilapider impunément le denier public, nous réglerons bientôt les comptes".

Michel Kafando, de nature plutôt réservée et au profil de technocrate, a envoyé un autre signal fort en annonçant des investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara, tué lors du putsch qui porta au pouvoir en 1987 Blaise Compaoré.

Une mesure très populaire, de nombreux jeunes ayant contribué à chasser l’ex-président se revendiquent du "sankarisme".

La famille Sankara demande depuis 1997 l’exhumation du corps de ce héros national, icône du panafricanisme qualifiée de "Che africain", pour vérifier que le corps enterré est bien le sien, ce que la justice burkinabè n’a jamais accepté.

Les chefs d’Etat du Mali, Niger, Bénin et Sénégal étaient également présents à la cérémonie.

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