Mezouar : la sécurité des frontières nécessite la dynamisation des relations avec le voisinage

Le Maroc s’est dit convaincu que la réalisation de la sécurité des frontières nécessite la dynamisation des relations avec les pays du voisinage et avec les partenaires régionaux et internationaux, dans le cadre d’un dialogue politique régulier, ouvert et positif.

S’exprimant à l’ouverture jeudi, à Rabat, de la deuxième conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a estimé que pour relever les défis communs auxquels font face les pays de la région de l’Afrique du nord et sahélo-saharienne, les partenaires dans les pays développés et dans les organisations internationales doivent se partager la responsabilité et honorer leurs engagements en ce qui concerne le financement du développement, les expertises, l’accompagnement et la concertation, partant du fait que "la sécurité, la stabilité, le développement et les droits de l’Homme forment un tout indivisible".

le ministre a relevé que la volonté politique ne manque pas chez les pays de la région quand il s’agit d’assurer la sécurité de leurs frontières, mais font face à des difficultés dues essentiellement au manque de moyens, d’expériences et des outils technologiques modernes à même de garantir un contrôle efficace de ces frontières face aux infiltrations des groupes terroristes et des trafiquants de drogue et d’êtres humains et de contrebandiers.

A ce propos, il a souligné que le Maroc a érigé en objectif stratégique la réalisation du développement de l’Afrique et la défense de ses causes, dans le cadre d’un partenariat solidaire et fructueux et ce, à travers la consolidation des relations bilatérales avec les pays africains.

Le Maroc, a-t-il ajouté, a été parmi les premiers pays, au regard de ses engagements régionaux et internationaux, à interagir avec sérieux et raison avec la problématique de la sécurité dans la région du Sahel et du Sahara, autant qu’il a appelé à l’adoption d’orientations stratégiques claires basées sur des mécanismes de coopération précis et des programmes pragmatiques efficients devant favoriser le développement escompté et partant, prémunir les jeunes des risques d’extrémisme, du fanatisme et de la délinquance.

Le royaume, qui œuvre à développer ses relations bilatérales avec les pays du Grand Maghreb, notamment la Libye, réitère sa volonté à partager son expérience avec Tripoli dans les domaines de la construction des institutions, la promotion des compétences, la justice transitionnelle et la réconciliation nationale, en vue de lui permettre de réussir sa transition et réaliser les aspirations du peuple libyen à la sécurité, la paix, au développement et à la démocratie.

Dans ce cadre, le Maroc met tout en œuvre pour dynamiser l’Union du Grand Maghreb Arabe (UMA), a indiqué M. Mezouar, soulignant que la mise en place d’un partenariat efficient entre les pays de l’UMA et ceux du Sahara et du Sahel est "devenue une nécessité impérieuse".

Il a indiqué que la deuxième conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières constitue une étape cruciale sur la voie de recherche de solutions aux problématiques liées à la situation sécuritaire et l’état d’instabilité dans la région, ainsi que d’évaluation des expériences antérieures pour mettre les mécanismes nécessaires à l’instauration de la paix et de la stabilité dans un cadre de coordination et de complémentarité.

Le ministre a précisé que cette rencontre aspire, en ce qui concerne la problématique de la sécurité des frontières, adopter une méthodologie pratique basée sur deux approches politique et opérationnelle complémentaires puisant leur force dans des programmes aux contours clairs et des mécanismes flexibles pour assurer le suivi.

Il a observé que l’implication des populations locales dans la gestion des frontières est de nature à donner un contenu concret et intégré à la coopération et qui répond aux préoccupations des peuples de la région en matière de sécurité et à leurs aspirations à la paix, au progrès et à la prospérité.

Il a indiqué que cette rencontre constitue également une étape pour évaluer le" plan d’action de Tripoli" et examiner les moyens de sa mise en œuvre dans le cadre d’une vision ayant pour référence les stratégies régionales et internationales intégrées dans le domaine de lutte contre le terrorisme et du contrôle des frontières.

Cette rencontre connait la participation des ministres des Affaires étrangères, des ministres en charge des questions sécuritaires dans les pays d’Afrique du Nord et de l’espace sahélo-saharien, ainsi que des représentants des partenaires régionaux et internationaux.

Participent également à cette conférence plusieurs organisations internationales et régionales, notamment l’ONU, l’UMA, la Ligue Arabe, l’Union Européenne, l’OTAN, la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD), l’organisation de la coopération islamique (OCI), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Représentant Spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye et le Chef de la Mission d’Appui des Nations Unies en Libye.

La conférence est également marquée par la participation d’experts de l’Organisation Mondiale des Douanes, de l’Organisation Internationale pour les Migrations, de la Direction Exécutive du Comité contre le Terrorisme, de l’Organisation Internationale de Police (Interpol), de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime organisé, du Bureau des Affaires de Désarmement des Nations Unies et de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures (Frontex).

Cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre du suivi des travaux du premier congrès ministériel régional sur la sécurité des frontières, vise en particulier à renforcer le contrôle et la sécurisation des frontières dans la région d’Afrique du nord et dans l’espace sahélo-saharien, et à consolider le dialogue et la concertation entre les pays de la région et leurs partenaires internationaux et développer la coopération opérationnelle dans le domaine sécuritaire de la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, y compris le trafic d’armes et des drogues ainsi que la migration illégale.

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