Merkel soutient les garde-côte libyens mais les met en garde contre les abus

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré dimanche que les garde-côte libyens devraient être soutenus dans leurs efforts pour contenir le flux de migrants en route vers l’Europe, mais a averti que les violations des droits ne seraient pas tolérées.

A la veille d’un sommet à Paris consacré à la crise des migrants, Mme Merkel a exprimé son souhait que les garde-côte libyens soient capables de patrouiller dans leurs eaux territoriales et devraient recevoir "l’équipement nécessaire pour faire son travail".

"Dans le même temps, bien sûr, nous considérons qu’il est de la plus haute importance que la garde côtière libyenne adhère au droit international, tant dans ses relations avec les réfugiés et migrants qu’avec les organisations non gouvernementales", a-t-elle déclaré au journal Welt am Sonntag.

"Si des doutes étaient soulevés à ce sujet, nous enquêterons sur les allégations", a-t-elle promis.

Le gouvernement libyen a suscité une controverse ce mois-ci lorsqu’il a interdit aux navires étrangers de naviguer dans toute une zone de recherche et de sauvetage au large de sa côte, affirmant que les bateaux des ONG facilitaient l’immigration illégale.

Cette décision avait été bien accueillie par l’Italie, la principale porte d’entrée en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord, mais plusieurs ONG ont depuis suspendu leurs missions maritimes, accusant les garde-côte libyens de les menacer et de créer un environnement hostile en Méditerranée.

Cette année, plus de 100.000 personnes ont déjà pris la mer vers l’Europe depuis la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et l’Union européenne est impatiente que la Libye réduise cet afflux.

Plus de 2.300 personnes sont mortes en tentant la traversée.

"Nous ne pouvons pas tolérer le commerce des passeurs qui ont la mort de tellement de personnes sur la conscience", a déclaré Mme Merkel.

Le président français, Emmanuel Macron, organise lundi à l’Elysée une réunion entre dirigeants européens et africains pour discuter de la crise.

La chancelière allemande et les chefs des gouvernements espagnol et italien seront présents, tout comme ceux du Niger, du Tchad et le chef du gouvernement d’entente nationale libyen, Fayez al-Sarraj.

Merkel, en campagne pour un quatrième mandat avant les élections générales de septembre, a déclaré à Die Welt am Sonntag qu’elle n’avait aucun regret concernant sa politique d’ouverture des frontières allemandes aux réfugiés en 2015.

"Je prendrais toutes les décisions importantes de 2015 de la même manière", a-t-elle déclaré.

L’arrivée de centaines de milliers de demandeurs d’asile, principalement d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan, avait profondément divisé l’Allemagne et fait baisser Mme Merkel dans les sondages.

Mais à mesure que l’afflux de migrants a ralenti au cours des derniers mois, la popularité de Merkel a rebondi et son camp conservateur est en position très confortable dans les sondages en prévision du vote du 24 septembre.

Avec AFP

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