Méningite à méningocoque: identification d’une nouvelle souche sexuellement transmissible

Des chercheurs ont identifié une nouvelle souche virulente de méningocoque, capable de se transmettre par voie urino-génitale, alors que la transmission classique de cette bactérie se fait par le biais de sécrétions respiratoires ou salivaires, selon une étude publiée mercredi dans une revue médicale américaine.

En 2013, une épidémie de méningite C (provoquée par le méningocoque C) a été observée dans les milieux homosexuels aux Etats-Unis, en Allemagne et en France, conduisant ces pays à recommander la vaccination chez tous les hommes ayant des relations avec des hommes (HSH).

En étudiant des souches isolées au cours de l’épidémie survenue en France et en Allemagne, des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Université allemande de Würzburg ont découvert qu’il s’agissait d’une nouvelle souche invasive ayant évolué très récemment.

Celle-ci présente des modifications qui lui permettent de se développer sans oxygène, un phénomène rarement observé chez les méningocoques mais qu’on retrouve dans le gonocoque, à l’origine d’une infection sexuellement transmissible.

Selon Muhamed-Kheir Taha, l’un des auteurs de l’étude qui travaille pour l’Institut Pasteur, des infections génito-urinaires par le méningocoque avaient déjà été observées dans le passé "mais elles étaient rares et la souche impliquée pas très pathogène".

En s’adaptant à la transmission sexuelle, la nouvelle souche observée est en revanche devenue "hautement pathogène" et "invasive" (c’est-à-dire qu’elle passe dans le sang et se propage à d’autres organes), précise-t-il.

Il ajoute qu’il existe désormais un "nouveau réservoir de la bactérie dans les voies urino-génitales", venant s’ajouter au "réservoir" déjà connu dans la gorge.

L’émergence de la nouvelle souche "révèle que les méningocoques sont extrêmement souples et qu’ils s’adaptent efficacement à de nouvelles conditions", souligne de son côté Ulrich Vogel, responsable du laboratoire de référence des méningocoques de l’Université de Würzburg.

En montrant le mécanisme génétique impliqué dans la transmission sexuelle du méningocoque C, les chercheurs confirment l’importance de campagnes de vaccination à destination des populations les plus à risque.

Dans plusieurs pays européens dont la France, la vaccination contre le méningocoque C est recommandée chez les enfants et adolescents.

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