Mauritanie: manifestation de l’opposition contre le projet de révision constitutionnelle

Plusieurs milliers de militants de l’opposition mauritanienne ont manifesté samedi à Nouakchott pour proclamer leur rejet du projet de révision constitutionnelle annoncé le 3 mai par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui prévoit la suppression du Sénat.

"Nous manifestons aujourd’hui pour dire à Ould Abdel Aziz que la Constitution est une ligne rouge", a déclaré le président du forum pour l’unité et la démocratie (FNDU, 10 partis d’opposition) Saleh Ould Henenna devant les marcheurs qui se sont rassemblés dans un meeting au centre de Nouakchott.

"L’opposition n’acceptera pas d’aller au dialogue dont Ould Abdel Aziz a déjà défini les thèmes, mais à une concertation qui comporterait des garanties et pour des sujets adoptés de façon consensuelle", a ajouté M. Ould Henenna.

Le président Ould Abdel Aziz a annoncé mardi lors d’une réunion publique à Néma (sud-est), un référendum constitutionnel, sans préciser de date, sur la suppression du Sénat, et son remplacement par des "Conseils régionaux" élus.

Le chef de l’Etat a invité à un dialogue politique avant ce référendum, donnant à l’opposition "trois à quatre semaines" pour se décider sur sa participation.

"Nous nous sommes arrêtés ici, devant cet immeuble (du centre ville) mais prochainement nous ne savons pas où la marche nous mènera", a menacé M. Ould Henenna, en référence à de futurs rassemblements, précisant que cela "dépendra du niveau de provocations et de surenchères auxquelles nous aurons à faire face" de la part du pouvoir.

La marche, qui a vu la réapparition de slogans comme "Dégage", "Non à la clique des prédateurs", "Non à la prorogation des mandats" présidentiels s’est déroulée sans heurts, la police s’étant tenue à l’écart des manifestants, en majorité des jeunes surchauffés.

Dans son discours à Nema, M. Ould Abdel Aziz n’a pas commenté l’intention que lui prête l’opposition de briguer un troisième mandat, mais a jugé "tout à fait normal" que des ministres évoquent la question de la Constitution, alors que plusieurs membres du gouvernement se sont prononcés pour une révision afin de lui permettre de se représenter.

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2008, cet ancien général a été élu en 2009, puis réélu en juin 2014 pour un second mandat de cinq ans.

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