Maroc: nouvelle baisse prévue des subventions à la consommation en 2015

Le gouvernement marocain prévoit une nouvelle baisse en 2015 des subventions aux produits de grande consommation, afin de résorber le déficit public, et entend réformer le système de retraites, selon le projet de loi de finances (PLF) présenté lundi au Parlement.

Après avoir atteint plus de 7% du PIB en 2012, le déficit public doit être ramené à 4,9% fin 2014, puis 4,3% l’an prochain, d’après les objectifs du gouvernement.

Dans cette optique, l’une des mesures phare du PLF est la poursuite de la baisse des dépenses de "compensation", qui avaient culminé à plus de 55 milliards de dirhams (cinq milliards d’euros) en 2012.

En 2014, le coût de cette caisse qui subventionne des produits de grande consommation (essence, farine, sucre…) est estimé à moins de 34 milliards de dirhams (3 mds EUR), à la faveur d’une libéralisation progressive des prix de l’essence.

L’année prochaine, il doit atteindre seulement 23 mds de dirhams (2,1 mds EUR), via notamment une libéralisation renforcée des prix du gasoil.

Le PLF 2015 vise à poursuivre "la réduction du déficit", tout en maintenant les investissements dans les secteurs sociaux, a assuré devant les parlementaires le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaid.

La mise en oeuvre de la réforme des retraites, avec notamment un recul progressif de l’âge légal de départ de 62 à 65 ans, est une autre donnée majeure du projet de loi.

Plusieurs syndicats sont vent debout contre cette réforme et un appel à la grève générale a été lancé pour le 29 octobre. Le gouvernement a rétorqué ne pas comprendre "les motivations" de cette démarche.

L’ampleur de la mobilisation aura valeur de test, à l’approche d’échéances électorales: scrutins locaux et régionaux mi-2015, puis législatives l’année suivante.

Le gouvernement est actuellement emmené par le parti islamiste Justice et développement (PJD). Longtemps cantonné dans l’opposition, le PJD avait remporté un succès historique aux législatives de fin 2011, dans le contexte du Printemps arabe.

Le PLF, qui table sur une croissance de 4,4%, doit être adopté par les deux chambres du Parlement d’ici la fin de l’année.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite