Maroc : les partis tentent de consolider les alliances pour s’assurer une présence dans le prochain gouvernement

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En l’absence d’un parti capable de recueillir une majorité confortable lui permettant de former le prochain gouvernement sans avoir recours à d’autres formations, les partis politiques se trouvent contraints de contracter des alliances dans la perspective de former une coalition gouvernementale adoubée d’une majorité à la Chambre des représentants.

Les alliances qui se sont nouées récemment dans le paysage politique marocain se distinguent par leur timing qui précède le scrutin, alors que d’habitude, elles constituaient l’aboutissement des conciliabules postélectoraux. Certaines de ces alliances semblent également hétérogènes au niveau des référentiels de pensée ou d’idéologie de leurs composantes.

Le politologue et chercheur universitaire Nadir Moumni estime, à ce titre, que les alliances politiques au Maroc ne sont pas fondées sur la proximité idéologique mais sur leurs fonctionnalités.

Dans une déclaration à la MAP, Nadir Moumni explique que le mode le plus courant au Maroc est celui des alliances qui oeuvrent à accéder au gouvernement et à se partager les portefeuilles. Puis, il y a des alliances fondées sur des choix et des politiques publiques et, dans ce cas, l’alliance est dotée d’un programme, ce qui semble se dégager maintenant eu égard aux dispositions de la nouvelle constitution qui accordent de larges prérogatives au gouvernement.

Il y a aussi un troisième type d’alliances, poursuit-il, basé sur une proximité de pensée où l’on peut retrouver des alliances entre partis conservateurs, certains ayant des orientations nationalistes alors que les autres ont un référentiel religieux.

Dans l’attente des résultats du scrutin du 25 novembre, la "Coalition pour la démocratie" qui regroupe huit formations politiques (G-8) est la première force politique totalisant actuellement 155 sièges à la Chambre des représentants, suivie de la Koutla démocratique avec 115 sièges, outre le Parti du progrès et du socialisme qui avait formé avec le Front des forces démocratiques le groupe de l’Alliance des forces progressistes démocratiques.

Le Parti de la justice et du développement, l’un des partis les plus en vue de l’opposition disposant d’un groupe parlementaire composé de 46 membres, reste pour le moment hors de toute alliance.

La presse s’est fait l’écho de contacts entre ce parti et la Koutla en vue d’une coalition concurrente au G-8. A ce titre, le président du Conseil National du PJD, Saad Eddine Othmani affirme que la question des alliances ne devrait être abordée qu’après les élections législatives du 25 novembre et pas avant.

Interrogé par la MAP sur la probabilité que le PJD rejoigne la Koutla, Othmani a fait état d’un "rapprochement", relevant toutefois qu’il n’y a eu aucun contact direct entre son parti et ceux de la Koutla. Il a considéré, par ailleurs, que les alliances actuelles ne sont pas construites sur "une vision ou un programme" mais procèdent plutô t du souci de ces formations de valoriser leur image lors des prochaines élections.

Les effets de ces alliances sur les résultats électoraux sont difficiles à pronostiquer car tout dépend des stratégies de campagne de chaque formation politique.

Pour Nadir Moumni, les effets de ces alliances sur l’électorat restent tributaires de la stratégie des candidatures présentées par chaque formation. Il est difficile de prévoir les effets de ces alliances et leurs conséquences sur le scrutin, dit-il, estimant que ces alliances pourraient être affaiblies au cas où les partis qui les composent adopteraient des stratégies offensives dans un certain nombre de circonscriptions.

Ces alliances à la veille des élections pourraient aussi contribuer à atténuer la balkanisation que connait la scène politique marocaine et unifier les programmes pour mieux éclairer les électeurs.

Cette course aux alliances reste ouverte sur toutes les éventualités et pourrait apporter son lot de surprises, puisque le chef de gouvernement devrait être nommé au sein du parti qui remporterait les élections, comme cela est stipulé par la nouvelle constitution, ce qui va encore stimuler les partis pour nouer de nouvelles alliances qui transcendent la cohérence idéologique pour miser sur des programmes économiques et sociaux réalistes à même de consolider leur crédibilité auprès de l’électorat .

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