Maroc: les groupes PAM et USFP à la Chambre des Représentants critiquent le projet de loi de Finances

Le groupe du Rassemblement National des Indépendants (RNI) à la Chambre des Représentants a qualifié de « positif » le contenu du projet de la loi de Finances 2016, alors que les groupes Authenticité et modernité et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) ont estimé que ce projet est « faible et ne se distingue en rien par rapport à ses prédécesseurs ».

A ce propos, le président du groupe RNI, Wadiâ Benabdellah a estimé, lors de la séance plénière consacrée à l’examen de ce projet, que malgré la conjoncture économique et financière difficile qui a accompagné la phase finale de la première décennie de ce siècle, le gouvernement a pu redresser la situation de manière graduelle "ce qui a permis au Royaume de retrouver la confiance en ses capacités et rendre les partenaires, internes et externes, plus attentifs et disposés à prolonger et à renforcer davantage ses partenariats bilatéraux".

Il a ajouté que les réformes structurelles réalisées, ou en cours de réalisation, ont permis au Maroc de franchir la zone de doute, particulièrement grâce au grand effort entrepris en matière d’investissements publics et d’appui aux bases du model de développement, via la stratégie d’accélération industrielle qui offre au Maroc les conditions pour accéder au rang des pays émergents.

M. Benabdellah a également mis l’accent sur les grands efforts consentis au niveau social (plus de 50 pc du Budget) et aux résultats positifs au niveau du rétablissement des équilibres financiers et macro-économiques.

A ce propos, il a mis l’accent sur la réduction du déficit budgétaire (de 7,2 en 2012 à 4,9 en 2014), ajoutant que cette courbe sera maintenue jusqu’à fin 2015 pour atteindre 4,3 en perspective de le réduire à 3,5 en 2016.

Il a rappelé les réalisations enregistrées au niveau de la réduction du déficit au niveau de la balance des paiements (5,9 en 2012 à 2,8 en 2015) ce qui a permis de réduire la cadence annuelle de l’augmentation du taux de l’endettement de la trésorerie pour atteindre 1,9 du PIB fin 2014 contre 3,8 points entre 2009 et 2013.

De son coté, la présidente du groupes Authenticité et modernité, Milouda Hazib a estimé que ce projet a été réalisé sur la base d’un taux de développement de 3 pc "au moment où on s’attendait à ce que le gouvernement honore ses engagements en réalisant un taux de 5,5 pc conformément à la déclaration gouvernementale".

Elle a estimé que l’actuelle année agricole a enregistré un chiffre record (115 Millions de quintaux) qui peut ne plus se reproduire, soulignant que la production non agricole enregistre une recrudescence continue sous l’actuel gouvernement (5 pc en 2011 contre 2,5 en 2014)".

"Nous croyons que le taux de croissance ne dépassera pas les 2,6", a-t-elle estimé.

Pour Mme Hazib, "le taux de déficit prévu atteindra les 3,7 pc alors que le déficit budgétaire pourrait atteindre 4 pc au lieu de 3,5 pc dans le projet de la loi des finances"

En dépit du budget alloué aux investissements publics (61 MMDH en 2016 contre 54 MMDH en 2015), le volume des investissements par rapport au PIB est en retrait permanent sous l’actuel exécutif, en passant de 6,2 pc en 2011 à 4,4 en 2015, alors que les normes internationaux qui recommandent que l’investtissement du budget général ne devrait pas être inferieur à 5 pc annuellement.

Pour Mme Hazib, ce projet "manque de toute volonté économique ou financière pour approcher les problèmes sociaux, pour faire aboutir le dialogue social et la réforme des caisses de retraite dans un climat d’entente entre les grands acteurs et ne porte aucun signe pour l’adoption d’une stratégie intégrée en faveur des jeunes".

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