Maroc : les agresseurs d’un homosexuel condamnés à 4 mois ferme

Deux hommes ont été condamnés jeudi à quatre mois de prison ferme pour leur implication dans une agression homophobe à Fès, dans le centre du Maroc. «Le juge a ordonné l’incarcération des agresseurs quatre mois ferme et le versement d’une amende de 500 dirhams (près de 53 euros)», a déclaré Mustapha Jebbour, un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante).

Le tribunal a également demandé le «versement d’un dirham symbolique» comme il a été réclamé par la victime.

Les deux personnes condamnées étaient jugées depuis le 9 juillet dans le cadre d’un procès médiatique, où quelque 70 avocats se sont mobilisés en soutien à la victime. La diffusion de la vidéo de l’agression, dans laquelle un homme est roué de coups en pleine rue en raison de son homosexualité présumée, avait suscité l’indignation. On y voyait la jeune victime tenter en vain de trouver refuge dans un taxi, avant d’être frappée à de multiples reprises par une petite foule, y compris après s’être écroulée au sol.

«La victime est encore sous le choc et a besoin de soutien psychologique», a encore déclaré Mustapha Jebbour. Il estime, cependant, que «la sentence reste insuffisante pour contrer ce genre d’agression». Les autorités ont, pour leur part, plaidé la «fermeté contre ceux qui essaient de se substituer à la loi», selon un communiqué. Au Maroc, l’homosexualité est passible de trois ans de prison, selon le code pénal.

Les faits se sont déroulées la nuit, durant la période du Ramadan, sans que personne ne porte secours au jeune homme. Deux personnes ont ensuite été interpellées au lendemain de l’agression puis inculpées pour «coups et blessures volontaires». Selon le quotidien L’Economiste, il s’agit de deux marchands ambulants d’une trentaine d’années. Ils ont avoué, selon le journal, leur «appartenance à des mouvances islamistes» et expliqué «avoir été touchés dans (leur) foi» à la vue de cet homme «ayant un aspect féminin», selon les termes du procès-verbal auquel le journal dit avoir eu accès.

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