Maroc: le procès d’un homosexuel et de ses 3 agresseurs reporté

Un tribunal marocain a reporté lundi au 11 avril le procès d’un homosexuel et de ses trois agresseurs, sur fond de polémique dans le royaume où l’homosexualité est considérée comme un délit et passible de prison, a indiqué un militant des droits de l’Homme.

Les quatre jeunes hommes ont comparu devant le tribunal de Beni Mellal (centre), près duquel des manifestants s’étaient rassemblés pour appeler à la libération des agresseurs et accuser l’Etat d’"encourager l’homosexualité", selon un correspondant de l’AFP sur place. "Le juge a décidé de fixer la prochaine audience au 11 avril" après que l’un des avocats des agresseurs a demandé plus de temps pour examiner le dossier, a déclaré à l’AFP Hussein Harchi, représentant de l’association marocaine des droits humains (AMDH).
Dans ce procès, un homme âgé d’une trentaine est jugé pour "déviance sexuelle", alors que ses trois agresseurs sont accusés "d’entrée par effraction, de recours à la violence et de port d’armes", a-t-il ajouté.

Le 9 mars, des jeunes ont agressé deux hommes dans un appartement à Beni Mellal et la police avait arrêté l’une des deux victimes alors que la seconde et les agresseurs avaient pris la fuite. La justice a déjà condamné la victime arrêtée à quatre mois de prison ferme pour "actes sexuels contre-nature", l’équivalent d’homosexualité au Maroc. Le jeune homme a décidé de faire appel, a indiqué à l’AFP M. Harchi.
le 25 mars, une vidéo de l’agression est diffusée sur YouTube montrant deux hommes dénudés, le visage en sang, se faire violemment agresser avant d’être traînés dans la rue. Le même jour, le second homosexuel est arrêté de même que les quatre assaillants, dont un mineur qui sera jugé le 7 avril par un tribunal pour mineurs.

La violence de l’agression homophobe et le procès intenté aux deux victimes ont soulevé un tollé dans le milieu associatif marocain qui réclame l’abrogation de l’article 489 du code pénal.
Cet article criminalise "les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe". L’homosexualité est punissable de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement. Dans la société marocaine, l’homosexualité reste un tabou et est considérée comme immorale.

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