Maroc: le niveau actuel de la dette publique est « loin de la ligne rouge » (Benkirane)

Le niveau actuel de la dette publique marocaine est loin de la ligne rouge, fixée par le Fonds monétaire international (FMI) à un niveau d’endettement de 70 % du PIB pour les pays émergents, alors que la dette du Trésor ne devrait pas dépasser 64 %, a affirmé, mardi à Rabat, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

En réponse à une question des groupes de la majorité, lors de la séance mensuelle consacrée aux questions relatives à la politique générale du gouvernement, sur "la politique du gouvernement pour la réduction de la dette et le rétablissement des équilibres financiers", M. Benkirane a assuré que le niveau d’endettement public demeure maitrisé, en témoigne les indicateurs de risque qui lui sont associés et qui sont restés à des niveaux acceptables à fin 2014.

Il a précisé, dans ce cadre, que la dette à court terme n’a pas dépassé 17 % et la dette à taux d’intérêt variable a atteint 8,4%.

Concernant la stratégie du gouvernement pour maitriser les équilibres financiers et réduire la dette publique, le chef du gouvernement a fait savoir que les marges de manœuvres ont été réduites, dans un contexte marqué par la stagnation économique et la hausse des prix des matières premières et de produits pétroliers, ce qui nécessitera, selon lui, de mettre en place des réformes importantes et de sortir progressivement de la politique économique expansionniste.

M. Benkirane a souligné que ces réformes portent sur la compensation, à travers l’activation du système d’indexation totale des prix du pétrole, du fuel et du gasoil, et la fiscalité, en accélérant la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales sur la fiscalité, afin de renforcer la rentabilité du système fiscal et d’améliorer la relation entre l’administration et les contribuables.

Il a ainsi affirmé qu’à travers ces réformes le gouvernement a réussi à réduire le déficit budgétaire de 7 pc du PIB en 2012 à 5,2%c en 2013 et à 4,9 % en 2014, notant que le déficit devrait atteindre 4,3 % à fin 2015.

Et d’ajouter que l’année 2014 a connu la réalisation d’une épargne publique de 5,2 milliards de dirhams, après des taux d’épargne négatifs pendant 3 ans, notant la réduction à 0,4 point du PIB du taux moyen de hausse de la dette du Trésor en 2014, contre 4,1 points entre 2009 et 2013.

Dans ce sens, M. Benkirane a souligné que l’objectif est de stabiliser le taux d’endettement en 2015 pour poursuivre une tendance descendante à partir de 2016, notant que le gouvernement a introduit de nouvelles dispositions dans la nouvelle loi organique, portant sur un cadrage juridique plus rigoureux de la dette, à travers l’introduction de la règle d’or, qui stipule de limiter l’endettement juste pour le financement des dépenses d’investissement et le règlement uniquement du principal de la dette, ce qui devrait contribuer à réduire le taux d’endettement.

Il a également assuré que le gouvernement ambitionne d’adopter une politique économique capable de réaliser des taux de croissance importants, à travers la poursuite des réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, soutenir les secteurs producteurs et à diversifier le tissu économique national, pour une croissance économique forte et solidaire.

Le Chef du gouvernement a fait savoir que le taux d’endettement du Trésor a augmenté de 59,7% du PIB en 2012 à 63,5% à fin 2013 et à 63,9 % en 2014, notant que cette hausse intervient dans un contexte économique marqué par la flambée des prix de matières premières et l’aggravation de la crise financière et économique mondiale, qui a engendré une régression des réserves en devises et une augmentation des besoins de financement de l’économie nationale, notamment les financements extérieurs.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement a adopté une politique financière expansionniste pour lutter contre les changements du cycle économique, à travers l’utilisation des potentiels et des marges de manœuvres financières et budgétaires existants, et ce en accordant la priorité à la promotion de la demande intérieure, a-t-il conclu.

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