Maroc: le RNI n’a pas peur des élections anticipées (Mezouar)

Maroc: le RNI n’a pas peur des élections anticipées (Mezouar)
Le RNI n’a pas peur des élections anticipées

Salaheddine Mézouar, patron du Rassemblement National des Indépendants (opposition) a laissé entendre mardi lors du forum de la MAP, une tribune de débats, sa préférence pour des élections anticipées, un des trois scénarii possibles mis en avant par les partis politiques pour sortir le pays de la crise après le la décision de l’Istiqlal de se retirer du gouvernement.

"Il ne faut pas avoir peur des élections anticipées. C’est un scénario que le RNI envisage en cas d’échec de réconciliation, de l’incapacité de M. Benkirane de trouver une nouvelle majorité ou de démission des ministres istiqlaliens », a affirmé M. Mézouar.

Saisissant le ballon au bond, à l’image du bon joueur de basket ball qu’il était dans le temps, le chef du RNI a profité mardi de ce forum pour « matraquer » le premier ministre Abdelillah Benkirane en vrai patron d’un parti d’opposition.

"Il existe un vrai problème de direction au sein du gouvernement », a affirmé M. Mézouar ajoutant que la gouvernance de M. Benkirane est à « sens unique ».

"Dès le départ, ce gouvernement a montré les signes de son échec. Il n’est pas homogène », d’après lui, regrettant le fait que la crise économique « s’amplifie et que les lois organiques qui devraient servir de soupape à la nouvelle constitution tardent à venir ».

"La démocratie n’a pas de prix et la nécessité de dénouer la crise justifie le coût d’élections anticipées », a-t-il répondu à la question de savoir combien coûterait à l’Etat l’organisation de ces élections.
D’après lui, entre 600 et 800 millions de dirhams (environ 75 millions d’euros). Une facture très salée en cette période de vache maigre.

Lors de son intervention, le chef du RNI a donné l’impression d’être sur la même longueur d’ondes que l’Istiqlal. l a défendu le droit de l’Istiqlal de "revendiquer une réadaptation de la composition gouvernementale après l’arrivée à sa tête d’une nouvelle direction », a-t-il dit avant d’enfoncer le clou : ce cabinet est dépourvu d’un « esprit d’alliance ». Il y a un « esprit de parti unique ».

Avant de terminer Salaheddine Mezouar a proposé trois conditions au gouvernement pour désamorcer la crise. « Il faut faire revenir la cohésion et le consensus au sein du gouvernement pour créer le choc de crédibilité en reconnaissant ses erreurs. Il faut doper la croissance et créer le choc de la dynamisation de l’économie et enfin il ne faut pas toucher au pouvoir d’achat des classes moyennes », celle qui encourage la croissance.

Auparavant, l’ancien argentier du royaume n’a pas caché les ambitions de son parti de remporter les élections. « Nous voulons gouverner, prendre la direction du gouvernement », a-t-il dit en affirmant n’être pas convaincu par la thèse selon laquelle que le PJD pourrait encore gagner les élections si le scrutin devait se tenir demain. « Par rapport à 2011, la donne a changé » selon M. Mézouar. « Pas si sur de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué », dit le dicton.

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