Maroc: le HCP table sur un taux de croissance économique de 4,8 en 2015

Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a indiqué, mardi à Casablanca, que le taux de croissance économique nationale devrait atteindre 4,8% en 2015 contre 2,6% l’année dernière.

Lors d’une conférence organisée par le HCP sous le thème "Le budget économique prévisionnel 2015, situation macroéconomique en 2014 et ses perspectives en 2015", M. Lahlimi a fait savoir que le croissance économique en 2015 devrait créer 170.000 postes d’emploi net, pour porter à 9,6% le taux de chômage national, au lieu de 9,8% en 2014.

Ces prévisions supposent une bonne campagne agricole 2014-2015 et tiennent compte de l’amélioration de la demande adressée au Maroc de 4,5% en 2015 au lieu de 4,1% en 2014. De même, les transferts des marocains résidant à l’étranger, devraient s’accroître au même rythme de 2014, soit 1,2%.

Pour ce qui est des recettes touristiques, elles connaîtraient cette année une hausse de près de 1%, alors que les investissements directs étrangers (IDE) consolideraient leur rythme d’accroissement à 10 %, estime le HCP.

Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur primaire devrait progresser de 9,3 % après avoir connu un repli de 1,7% en 2014, au moment où les activités non agricoles s’accroitraient de 4,1 % au lieu de 3,4%c estimé pour 2014, a précisé M. Lahlimi, expliquant que ce résultat serait du à l’amélioration de 3,5% du secteur secondaire et à l’accroissement des activités du secteur tertiaire de 4,5 %. Ce dernier aurait bénéficié de l’amélioration de la valeur ajoutée des administrations publiques de 3,3 % et de l’accroissement des services marchands de 4,7 %.

Compte tenu de toutes ces prévisions et sous réserve des ajustements qui leur seront apportés dans le contexte du budget économique exploratoire de juin 2015, à la lumière notamment des perspectives de la campagne agricole et des conditions de l’exécution de la loi de finances et de l’évolution du contexte international, le produit intérieur brut (PIB) devrait, ainsi, s’accroitre de 4,8 % en 2015 au lieu de 2,6 % en 2014.

Selon les prévisions du HCP, la demande intérieure serait marquée par une amélioration de son rythme de croissance de 5,4 % en volume au lieu de 2,4 % en 2014 et sa contribution à la croissance du PIB passerait à 6,1 points au lieu de 2,8 points en 2014.

L’inflation, exprimée par le prix implicite du PIB, serait de 0,8 % en 2015 au lieu de 0,4 % en 2014, malgré une baisse prévisible de l’inflation importée. Dans ce cadre, la consommation des ménages devrait s’accroitre de 4,4 % en volume, portant sa contribution à la croissance du PIB à 2,6 points au lieu de 1,8 point en 2014.

De son côté, la consommation des administrations publiques augmenterait au rythme de 4,9 %, limitant sa contribution aux environs de 0,9 point à la croissance du PIB. Au total la consommation finale nationale devrait s’accroitre de 4,5 % consolidant sa contribution de 3,6 points à la croissance du PIB.

La formation brute du capital fixe devrait, quant à elle, s’accroitre de 1,9 % et sa contribution à la croissance devrait passer à 0,6 point au lieu de 0,2 point en 2014.

Les variations des stocks, quant à elles, devraient consolider leur contribution à la croissance du PIB avec 1,9 point au lieu de 0,2 point en 2014.

Dans ce cadre, la consommation des ménages devrait s’accroître de 4,4 % en volume, portant sa contribution à la croissance du PIB à 2,6 points au lieu de 1,8 point en 2014, alors que la consommation des administrations publiques augmenterait au rythme de 4,9 %, limitant sa contribution à l’évolution du PIB aux environs de 0,9 point. Au total la consommation finale nationale devrait s’accroitre de 4,5 pc consolidant sa contribution de 3,6 points à la croissance du PIB.

Par ailleurs, les exportations de biens et services, continuant de bénéficier de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc, devraient enregistrer un accroissement de 6,7 % en volume. De leur côté, les importations afficheraient une hausse de 7,7 % en volume au lieu de 4,7 % en 2014, alors que la demande extérieure nette devrait, ainsi, connaître une contribution négative à la croissance, de l’ordre de 1,2 point en 2015.

En valeur, les exportations devraient enregistrer une hausse de 4,8 %. Les importations connaitraient une progression de 3,9 % sous l’effet de la reprise prévue de l’économie nationale en 2015, conjuguée à une poursuite de la baisse des prix des produits énergétiques et des autres matières premières sur le marché international. La balance en ressources continuerait d’afficher, en conséquence, un allégement de son déficit, pour se situer 11,8 % en 2015.

L’épargne nationale, pour sa part, se maintiendrait, selon le HCP, à 25,7 % du PIB en 2015, ce qui permettrait de financer une grande part de l’investissement brut, qui représenterait 31,9 pc du PIB en 2015. Le compte capital dégagerait, par conséquent, un besoin de financement d’environ 6,2 % du PIB en 2015, après les déficits de 6 % du PIB en 2014 et 7,6 % en 2013.

Parallèlement, les finances publiques devraient continuer d’enregistrer un allégement du déficit budgétaire qui serait de l’ordre de 4,5 du PIB en 2015, après celui de 5 % estimé pour 2014. Ce résultat serait dû, notamment, à la réduction des dépenses de compensation qui se limiteraient à 23 milliards de dirhams et l’augmentation prévisible des recettes budgétaires, particulièrement, les recettes fiscales.

Pour combler ce déficit, l’Etat ferait recours à des emprunts interne et externe, portant ainsi le taux d’endettement du Trésor à près de 63,6 % du PIB. La dette publique globale se stabiliserait au même niveau prévu pour 2014 à 78,6 %, note M. Lahlimi.

En prenant en considération les perspectives de croissance économique en 2015 et de la hausse modérée des prix, la masse monétaire devrait s’accroitre de près de 5,3 %. Les réserves internationales nettes assureraient le recouvrement d’environ 5 mois et 6 jours d’importations de biens et services et le crédit resterait peu dynamique avec une augmentation de près de 4,2 % prévue en 2015 au lieu de 3,5 % en 2014.

L’économie nationale aurait été marquée en 2014 par la décélération continue du rythme de progression des crédits à l’économie, réduisant par conséquent, le dynamisme des composantes de la demande, notamment, l’investissement et la consommation des ménages.

Néanmoins, l’économie nationale aurait enregistré une amélioration des activités non agricoles par rapport aux résultats enregistrés en 2013 et un allègement de ses déficits interne et externe, constate le Haut-Commissaire au Plan.

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