Maroc: jusqu’à cinq ans de prison ferme au procès du « drame de Bourgogne »

Des peines de deux à cinq ans de prison ferme, assorties d’importants dommages et intérêts, ont été prononcées lundi à l’issue du procès du "drame de Bourgogne", du nom du quartier de Casablanca où 23 personnes sont mortes en 2013 dans l’effondrement d’immeubles.

Sur les dix personnes poursuivies, sept ont été reconnues coupables "d’homicide involontaire" ou "d’infractions aux codes de l’urbanisme".

Les trois dernières, qui comparaissaient libres, ont été relaxées.

Le jugement a été rendu dans une salle bondée et une atmosphère électrique au terme de quasiment quatre mois de procès à Aïn Sebaa, en périphérie de la capitale économique du Maroc.

Il a ainsi donné lieu à des protestations aussi bien de la part de proches des condamnés que de familles des victimes, certaines en pleurs, qui ont dénoncé l’absence des "vrais coupables" dans le box des prévenus.

Les peines de deux à cinq ans de prison ont été assorties de 1.000 dirhams d’amende (93 euros), et surtout de dommages et intérêts compris entre 20.000 et 300.000 dirhams (1.850 à 27.500 euros), à verser à chacune des nombreuses parties civiles, soit plusieurs millions de dirhams au total.

Parmi les condamnés figurent un architecte (quatre ans de prison), un moqaddem (auxiliaire d’Etat, quatre ans), des fonctionnaires municipaux ainsi que les deux fils (cinq ans et deux ans d’emprisonnement) du propriétaire d’un logement en travaux au moment du drame, lui-même décédé.

Vingt-trois personnes sont mortes le 11 juillet 2014, avant l’aube, dans l’effondrement de trois immeubles d’habitation, dans l’une des pires catastrophes du genre dans l’histoire du royaume.

Des travaux menés au rez-de-chaussée d’un des édifices avaient rapidement été mis en cause, ainsi que la construction clandestine de plusieurs étages supplémentaires.

Ce drame avait remis au premier plan la question lancinante des logements insalubres, en particulier à Casablanca, une agglomération de cinq millions d’habitants qui compte plusieurs milliers d’habitations menaçant ruine.

Des programmes de réhabilitation et de relogement ont été lancés au cours des dernières années, notamment à destination des habitants des bidonvilles, pour tenter de répondre à ce problème majeur.

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