Maroc-Tourisme sexuel: deux ans avec sursis requis contre le journaliste belge

Maroc-Tourisme sexuel: deux ans avec sursis requis contre le journaliste belge
Le parquet de Bruxelles a requis mardi une peine de deux ans de prison avec sursis à l’encontre d’un ancien journaliste belge poursuivi pour des faits de tourisme sexuel au Maroc, écartant la prévention la plus grave de "viol sur mineure de moins de 14 ans".

Huit ans après des faits qui avaient choqué en Belgique et au Maroc, le procureur s’est dit "pas opposé à une mesure de faveur" –une peine de deux ans de prison associée à un sursis total– à l’égard de Philippe Servaty, un ancien journaliste économique du quotidien Le Soir.

"L’important, c’est que les femmes (marocaines) soient rétablies dans leur dignité et que leur statut de victime soit reconnue", a estimé le procureur devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.

Celui-ci rendra son jugement le 19 février.

Philippe Servaty, 48 ans, était jugé pour "débauche ou prostitution de mineur", "viol sur mineur de moins de 14 ans", "diffusion d’images pornographiques présentant des mineurs", "traitement dégradant" et "exposition et distribution d’images pornographiques".

Mais le procureur a estimé que le dossier ne permettait pas d’établir que Samira, l’une des jeunes femmes photographiées dans des positions sexuelles "dégradantes" par l’accusé était âgée de moins de 14 ans au moment des faits, ce qui écarte la prévention de viol.

Il a donc recommandé que les faits envers Samira soient considérés par le tribunal comme des "attentats à la pudeur", moins sévèrement punis en droit belge.

Le parquet a également relevé que l’ancien journaliste, qui a reconnu avoir accosté de nombreuses jeunes filles lors de séjours à Agadir (sud du Maroc) de 2001 à 2005 pour les ramener dans un studio, avait sans doute profité de leur détresse économique, voire les avaient "dupées", mais qu’il n’avait pas exercé de contrainte pour les forcer à des rapports sexuels ou pour les photographier.

L’accusation a surtout fustigé la diffusion sur internet, sans leur consentement, de ces photos, qui se sont ensuite retrouvées sur des DVD vendus à Agadir.

"Ce fut une catastrophe et un drame humain pour les victimes", dont certaines ont été répudiées ou ont dû faire de la prison pour "débauche", a relevé le procureur.

Mais l’accusé, qui ne conteste pas avoir diffusé ces photos, a lui aussi, après l’éclatement de l’affaire en 2005, été renvoyé de son journal et menacé de mort, selon le parquet, qui y voit une forme de sanction déjà lourde.

"Je reconnais mes agissements exhibitionnistes méprisables, mais le viol, ça je ne reconnaîtrai jamais", a déclaré M. Servaty, dont l’avocat a plaidé pour une simple "reconnaissance de culpabilité" pour la diffusion des photos, sans peine associée.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite