Maroc: Rallye-raid: 300 « Roses des Sables » en plein désert

Un décor de western au coeur du Sahara, avec des 4X4 à la place des chevaux: le 15e "Trophée Roses des Sables", rallye-raid mécanique exclusivement féminin, bat le désert depuis une semaine dans le sud du Maroc.

50° C sous le soleil au zénith. De long serpents de poussière courent sur le plateau saharien. Des 4X4 chamarrés, des buggys des sables (SSV), des quads dignes de "Mad Max" tracent leur route dans l’immense théâtre minéral de silice et de rocaille, aride et nu.

Réparties en 168 équipages, les "Roses" transpirent à grosses gouttes sous les casques. Celles qui chevauchent un quad ressemblent à des statues de sable ocre.

Elles sont 328 pilotes et copilotes engagées dans cette épreuve, de 19 à 64 ans et de 5 nationalités (France, Canada, Espagne, Suisse et Belgique). La course est partie le 7 octobre de Ciboure (Pyrénées-Atlantiques) et est passée par l’Espagne avant d’arriver sur les pistes et les dunes du désert marocain.

"C’est le plus important rallye-raid féminin au monde", revendiquent Jean-Jacques et Géraldine Rey (le père et la fille), créateurs de l’épreuve en 2001.

Ici, la vitesse n’est pas le plus important, car cette épreuve est avant tout une course d’orientation.

Les concurrentes, équipées de trois uniques instruments de navigation – road-book, carte et boussole -, doivent enchaîner le minimum de kilomètres entre le départ et l’arrivée de chacune des étapes. Le tout sur un parcours de quelque 6.000 km en 7 étapes (liaisons et spéciales), où rigueur et concentration doivent prendre le pas sur le chronomètre et l’adrénaline.

– Sport et solidarité –

Le long de la piste, des grappes de gamins saluent les concurrentes. Des paysages de grandes collines minérales aux crêtes rocheuses, véritables icebergs du désert, alternent avec de petites oasis vert tendre. Ici et là, des palmiers dattiers, quelques cultures vivrières, de modestes maisons et des troupeaux de chèvres qui déambulent parmi les épineux.

Selon ses organisateurs, l’ADN du "Trophée Roses des Sables" tient en deux mots: sport et solidarité.

"Les Roses aiment le sport mécanique mais sont aussi des ambassadrices humanitaires, porteuses de valeurs solidaires", assure à l’AFP Géraldine Rey, qui évolue en permanence au coeur de l’épreuve au volant de son 4×4.

Apporter du matériel scolaire et médical aux familles locales, représenter des associations de lutte contre des maladies… Disputer ce trophée est synonyme d’engagement pour nombre de concurrentes.

Sabine Ossonce, 24 ans, jeune femme blonde au regard vert d’eau, fait équipe avec sa mère Blandine.

Porte-parole de l’association "L’enfance pétillante", elle est atteinte de la maladie de Lyme. Cette affection bactérienne et sans traitement curatif peut être contractée par morsure de tique et entraîner de graves handicaps physiques et mentaux.

"Pour moi, participer aux Roses, c’est à la fois favoriser la recherche et alerter sur cette maladie mal connue, assure-t-elle. C’est un acte d’espérance, même si la guérison reste pour le moment un objectif inatteignable".

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