Maroc/Gdim Izik : des avocats belges saluent le climat et les conditions « exemplaires » dans lesquels se déroule le procès

Des avocats belges ont salué le climat et les conditions « exemplaires » dans lesquels se déroule le procès de Gdim Izik qui s’est ouvert, le 26 décembre dernier, devant la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé.

Pour Me André Martin Karongozi, avocat aux barreaux de Bruxelles et du Rwanda, qui figure parmi les observateurs internationaux de ce procès, l’impression qui s’est dégagée dès la première audience "c’est que les pouvoirs publics marocains font montre d’une volonté réelle de donner la chance à toutes les parties y compris les accusés, malgré la gravité des crimes commis, d’être jugés devant une juridiction de droit commun qui garantit les pleins droits de défense, des débats contradictoires et toutes les conditions d’un procès équitable".

«Ce que l’on a vu à l’ouverture de ce procès montre qu’il y a une volonté réelle de donner toutes les chances à toutes les parties de se faire assister, de se faire entendre», a déclaré à la MAP cet avocat belge d’origine rwandaise.

Il a par ailleurs relevé la liberté parfois «excessive» dont jouissent les accusés dans la salle d’audience et les "provocations" dont ils usent dans l’objectif de "perturber" le cours de l’audience, saluant au passage "la patience" du juge qui a dirigé les débats.

L’avocat belge a insisté dans ce cadre sur la nécessité de respecter les droits des victimes.

«Il y a aussi des victimes. Il faut les respecter car on a arraché la vie à des gens et cela n’est pas anodin», a-t-il affirmé, notant qu’il a eu l’occasion de constater de visu les conditions "exemplaires" de déroulement de l’audience dans le respect des droits de la défense, du débat contradictoire et de toutes les conditions d’un procès normal.

Pour sa part Me Sofie Michez, avocate au barreau de Bruxelles, a indiqué que le renvoi de l’affaire de Gdim Izik devant une juridiction de droit commun constitue en lui-même "la meilleure garantie d’un procès équitable qui respecte les droits de la défense, des parties civiles, la présomption d’innocence et le débat contradictoire".

«Le premier avantage de cette procédure c’est que les parties civiles peuvent se constituer et pour les prévenus c’est la garantie d’un procès équitable», a-t-elle déclaré à la MAP, relevant que dans la salle d’audience «on a vu des prévenus bénéficier d’une liberté qui n’existe nulle part ailleurs, sachant qu’ils sont poursuivis pour des délits d’une extrême gravité".

La Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé avait décidé de reporter au 23 janvier 2017 l’examen de l’affaire des poursuivis dans le cadre des évènements tragiques de Gdim Izik.

Le tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 17 février 2013, à des peines allant de la perpétuité à 30, 25 et 20 ans de prison ferme, les personnes impliquées dans cette affaire et qui étaient poursuivies pour "constitution de bande criminelle", "violence à l’encontre des forces de l’ordre entraînant la mort avec préméditation et complicité".

La Cour de Cassation avait par la suite annulé, en juillet dernier, le verdict prononcé à l’encontre des 24 personnes condamnées dans cette affaire et ordonné le renvoi du dossier devant la Cour d’Appel.

Les incidents de Gdim Izik, qui remontent aux mois d’octobre et novembre 2010 lors du démantèlement du camps éponyme, avaient fait 11 morts dans les rangs des forces de l’ordre, dont un élément de la Protection civile, ainsi que 70 blessés parmi les forces de l’ordre et 4 parmi les civils. Ces incidents avaient également fait d’énormes dégâts matériels portés à des établissements publics et des biens de particuliers.

(Avec MAP)

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