Maroc/Algérie: La « conditionnalité algérienne » est « inacceptable »

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La position des autorités algériennes, qui ont posé des conditions préalables à la normalisation des relations avec le Maroc, est "inacceptable", ont affirmé des experts ayant participé, mercredi à Rabat, à un atelier de travail sur "Maroc-Algérie: la conditionnalité algérienne est-elle un frein à la normalisation".

"Le fait que les autorités algériennes imposent des conditions préalables à la normalisation des relations avec le Maroc n’est plus acceptable dans le monde d’aujourd’hui, car il est contraire aux principes de bon voisinage, de réciprocité et de fraternité qui doivent régir les relations entre pays voisins", a insisté Tajeddine El Houssaini, professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, lors de cette rencontre initiée par l’Institut Amadeus.

Notant que "le Maroc est devenu un sujet principal de la politique intérieure en Algérie", M. El Houssaini a fait observer que les décideurs algériens "tentent de créer des terrains de confrontation avec le Royaume afin de détourner l’attention des problèmes internes du pays".

Pour dépasser cette logique de confrontation, l’universitaire a préconisé l’ouverture de nouveaux canaux de dialogue avec l’Algérie et l’implication de la société civile et des acteurs économiques dans les démarches diplomatiques officielles visant la normalisation des relations bilatérales.

A son tour, Mohamed Benhamou, président du Centre marocain des études stratégiques (CMES), relève que "le Maroc est devenu une composante essentielle de la politique algérienne" et que "le statu quo qui prévaut actuellement et la fermeture des frontières relèvent d’un choix stratégique et délibéré d’Alger" qui entrave l’intégration maghrébine, "seule voie permettant de relever les énormes défis qui se posent dans la région".

A la lumière des récents développements intervenus sur la scène politique algérienne, M. Benhamou a écarté la possibilité qu’il y ait un changement profond dans les choix et les priorités de la politique algérienne vis-à-vis du Maroc.

Dans le même ordre d’idées, Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI) considère que "l’Algérie agite ce qu’elle appelle la menace marocaine afin de préserver le régime en place, confronté actuellement au problème de succession du président Abdelaziz Bouteflika".

Tout en admettant qu’"il existe bel et bien une politique anti-marocaine en Algérie", le chercheur a appelé à la retenue et à privilégier les discours d’apaisement aux discours de dénigrement afin de sortir de l’état de blocage qui caractérise actuellement les relations maroco-algériennes.

Mehdi Bensaid, parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a souligné, de son côté, la nécessité de maintenir un contact étroit avec la société civile algérienne, car "si jamais il y aura un changement dans le paysage politique algérien, il viendra certainement de la rue".

Cet atelier de travail, qui s’inscrit dans le cadre de la concertation avec la société civile, en tant que force de proposition et partie prenante au processus de prise de décision, a pour objectifs de situer les relations maroco-algériennes dans leur contexte national (enjeux de succession en Algérie, retrait du Parti de l’Istiqlal du gouvernement marocain) et régional (Printemps arabe) et d’explorer les potentiels scénarii qui favoriseraient un réchauffement de ces relations.

Il se propose aussi d’engager une réflexion sur le rôle de la société civile dans l’amélioration des relations bilatérales, ainsi que sur la possibilité de l’émergence de courants réconciliateurs des deux côtés de la frontière.

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