Manuel Valls sur une base en Jordanie d’où partent des avions français contre l’EI

Le Premier ministre français Manuel Valls s’est rendu lundi sur une base discrète de Jordanie où sont stationnés des chasseurs français qui opèrent contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak.

Il a été accueilli sous un soleil de plomb par des militaires en treillis, dans un paysage désertique. Après un déjeuner avec les soldats, Manuel Valls a assisté, dans un bruit assourdissant, au décollage de deux Mirage 2000 pour une mission au-dessus de l’Irak.

"Face aux ennemis de la liberté, face à la barbarie, aux hordes assoiffées de destruction, de tortures, d’avilissement de l’humanité, nous devons opposer la plus forte des réponses", a-t-il martelé.

"Cependant, nous le savons: il faudra agir dans la durée. Ce combat contre Daech (acronyme de l’EI en arabe) sera un combat de longue haleine", a-t-il averti.

Pour des raisons de sécurité, les autorités militaires n’ont fourni aucune indication sur l’emplacement de la base "Prince Hassan", utilisée pour l’opération française Chammal.

Cette mission, qui mobilise 700 militaires français au Moyen-Orient, était initialement dirigée contre le groupe EI en Irak mais a été étendue en septembre à la Syrie.

"Daech a subi de lourdes pertes, mais ses troupes fanatisées, connaissant très bien le terrain, ne plient pas encore sous la force de l’offensive", a souligné le Premier ministre.

En Syrie, la France soupçonne aussi l’EI de former des combattants étrangers qui sont ensuite envoyés en Europe pour y commettre des attentats. S’y ajoute "une montée en force du dispositif militaire russe, encore aérien, bientôt peut-être terrestre", qui complique la donne géopolitique, a ajouté M. Valls.

Jusqu’à présent, les appareils français qui ont effectué des vols de reconnaissance et des frappes en Syrie ont décollé d’une autre base située aux Emirats arabes unis, selon l’état-major. Ce sont des Rafale équipés de pods de reconnaissance perfectionnés, capables de prendre des photos et des films.

Sur la base, la sécurité des équipages, très proches du théâtre syrien, est une obsession au quotidien. "Il est évident que quand on vole ici (…) on est en territoire ennemi. On se prépare pour ça. Il y a une notion de risque qui doit être maîtrisé", relève le capitaine Hervé, 35 ans, navigateur sur Mirage.

Pour éviter toute identification éventuelle des pilotes, aucun nom de famille n’est rendu public. Tous ont aussi encore en tête les images de leur confrère jordanien capturé après une probable panne et brûlé vif dans une cage par l’EI.

"Les risques sont connus. On sait comment se comporter (…) que ce soit en vol ou au sol", ajoute le capitaine Hervé.

Six Mirage 2000 biplace sont stationnés en Jordanie. Mais les autorités militaires ne communiquent pas le nombre de pilotes français présents.

Les Mirage sont équipés d’un "armement guidé laser qui est capable de viser des cibles très précises, de l’ordre de la dizaine de mètres", a expliqué le commandant Olivier.

Des chasseurs français ont visé pour la deuxième fois dans la nuit de jeudi à vendredi un centre d’entraînement de l’EI dans la région de Raqa (est de la Syrie), après une première frappe le 27 septembre sur un objectif de même nature.

Des jihadistes français ont peut-être été tués par ces frappes, a-t-on indiqué lundi de source gouvernementale française en marge de la visite de M. Valls en Jordanie, deuxième étape d’une tournée dans la région.

Après l’Egypte et la Jordanie, M. Valls était attendu lundi en Arabie saoudite où il sera reçu mardi par le roi Salmane.

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