Manuel Valls donné favori à Matignon?

Alors qu’un remaniement gouvernemental semblait imminent au lendemain de la déroute des socialistes aux municipales, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est donné favori pour remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon.
Manuel Valls est le favori de 31 % des Français pour succéder à Jean-Marc Ayrault à Matignon, selon un sondage BVA pour Le Parisien/Aujourd’hui en France. D’après cette enquête publiée lundi, près des trois quarts (74 %) des personnes interrogées ne souhaitent pas que Jean-Marc Ayrault reste Premier ministre, au lendemain de la déroute des municipales. Seuls 21 % veulent son maintien.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui s’accroche à son poste, a rencontré lundi François Hollande pendant près de deux heures à l’Elysée pour évoquer les conséquences de la lourde défaite de la majorité aux élections municipales mais aucune information sur la teneur de leur discussion ni si elle avait porté sur un remaniement gouvernemental n’a filtré.

Selon le sénateur-maire socialiste de Dijon, François Rebsamen, le président de la République doit s’exprimer ce lundi à la télévision.

L’option de Valls à Matignon s’oppose toutefois aux écologistes et appellent François Hollande à changer de cap politique mais pas le Premier ministre Jean-Marc Ayrault L’entourage de Cécile Duflot a assuré cette semaine que la ministre du Logement ne souhaitait pas non plus la nomination de Manuel Valls, menaçant même, selon plusieurs médias, de quitter le gouvernement si c’était le cas.

Le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a estimé pour sa part que l’important n’était "pas le casting (du gouvernement), mais le scénario", plaidant dans le dernier billet sur son blog pour un "solide pacte de cohésion sociale" à côté du pacte de responsabilité.

M. Bartolone a considéré que "la question n’est pas le casting mais le scénario", ajoutant dans ce billet écrit dans la soirée de dimanche: "nous sommes entrés, contraints et forcés, dans une nouvelle exigence du quinquennat". Convaincu que cette "défaite électorale" par laquelle "le cœur de la gauche a adressé un message de défiance" n’est "pas la manifestation d’un désir conservateur ou libéral", l’élu de Seine-Saint-Denis a prévenu: "le message des Français s’adresse à nous et rien qu’à nous: ils nous disent +changez!+"

"Nous luttons contre les déficits et nous engageons le pacte de responsabilité. C’est utile au vu de l’état dans lequel nous avons trouvé le pays. Mais jamais ce ne sera suffisant (…) Quand vous leur parlez, les Français expriment une chose très simple: +Nous avons fait des efforts, et nous ne voyons pas la souffrance sociale reculer+", a-t-il observé.

Aux yeux du président de l’Assemblée, "entendre le message des 23 et 30 mars, c’est choisir d’adosser au pacte de responsabilité un solide pacte de cohésion sociale qui réponde aux difficultés concrètes que connaît le peuple". "Le message clair, limpide, que nous ont adressé les Français, et singulièrement le peuple de Gauche, nous serions bien inspirés de l’entendre… Ne nous mettons pas dans cette situation au mois de mai pour les européennes, l’année prochaine pour les régionales, et en 2017 pour la présidentielle", a averti Claude Bartolone.

Dès dimanche, la guerre a été déclarée au sein du PS pour infléchir la ligne économique du prochain gouvernement. « Le sursaut, c’est maintenant ! » a lancé dès dimanche soir l’aile gauche du PS dans une lettre ouverte à François Hollande. « L’exécutif ne peut rester sourd au message des électeurs. (…) Il faut changer de cap », écrit le courant socialiste mené par le conseiller régional d’Ile-de-France Emmanuel Maurel, qui représente un tiers du PS. Pour ces élus, le pacte de responsabilité est d’ores et déjà « mort-né » et « le temps est venu d’un tournant économique » qui établisse un « rapport de force » avec la Commission européenne afin de « desserrer l’étau des contraintes du pacte de stabilité ».

La contagion pourrait s’étendre dans les rangs parlementaires. Dès mardi 1er avril, une dizaine de députés coordonnés par l’élu de la Nièvre, Christian Paul, devraient demander de « nouvelles orientations pour la nouvelle étape du quinquennat ».

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