Manuel Valls : « Nous ne sommes pas entre le Maroc et l’Algérie »

Dans un entretien à à l’hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi, le Premier ministre français, Manuel Valls, est revenu les relations de la France avec le Maroc et l’Algérie, estimant que son pays peut avoir des « relations d’exception avec les uns et les autres ».

"Nous ne sommes pas entre l’Algérie et le Maroc. Nous sommes avec le Maroc et l’Algérie. Nous pouvons avoir des relations d’exception avec les uns et les autres", s’est-il défendu.

Selon lui, "le président Hollande a rétabli avec Alger un partenariat indispensable qui avait été abîmé au cours du quinquennat précédent". "Et si nous avons connu avec Rabat une brève période de difficultés pour des raisons juridiques –ce que je regrette-, elle est aujourd’hui totalement surmontée", a-t-il fait valoir.

Pour Manuel Valls, ce qui rapproche encore davantage la France de ces deux pays du Maghreb est l’urgence accordée à la lutte contre le terrorisme. Cette urgence "crée aussi une confiance nouvelle sur le plan économique, sur celui des relations humaines, des échanges culturels", a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter : "Nous avons des relations politiques de très grande qualité et il ne faut surtout pas se laisser impressionner par tel ou tel commentaire".

Une tempête après un tweet de Valls

Interrogé sur la tempête déclenchée par son tweet, accompagné d’une photo avec le président algérien, visiblement très affaibli, l’air hagard, la bouche ouverte, lors de sa visite officielle à Alger les 9 et 10 avril dernier, Manuel Valls a estimé qu’ "il n’y avait aucune raison de s’emballer".

"Il faut avoir du sang froid dans ce genre de situation", a-t-il dit.

"Manipulation", "complot", "manque de respect", "agression délibérée", selon des personnalités politiques algériennes qui avaient vu dans la publication de cette photo une volonté de nuire à l’Algérie.

Le journal algérien Liberté avait même évoqué un "traumatisme national provoqué par les images pathétiques du président Bouteflika, la lèvre inférieure affaissée, les yeux hagards, la parole difficile", regrettant qu’Abdelaziz Bouteflika soit "exposé, malgré lui, à la risée de certains médias français qui ne reculent devant aucune immoralité ".

"Mais quel est l’Algérien qui accepterait de voir son président […] montré au monde entier dans un état de santé aussi lamentable, aussi affaibli, aussi diminué, aussi pitoyable, que celui dans lequel le monde entier l’a découvert à travers ces images et vidéos qui ne cessent de tourner et de "retourner", gouverner encore et toujours ? ", avait pour sa part déploré Le matin d’Algérie.

Âgé de 78 ans, Abdelaziz Bouteflika a été victime en 2013 d’un AVC qui a considérablement affaibli sa mobilité et sa faculté d’élocution. Ses activités publiques sont devenues très rares et il n’apparaît à l’écran de la télévision officielle que lorsqu’il reçoit des invités étrangers.

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