Malala fait « la fierté du Pakistan » malgré ses détracteurs

"Fierté nationale", "exemple pour la jeunesse", "preuve que le Pakistan n’est pas terroriste": le "pays des purs" se félicitait vendredi du prix Nobel de la Paix décerné à sa jeune icône Malala Yousafzaï, qui ne fait toutefois pas complètement l’unanimité chez elle.

A Islamabad, l’annonce du prix Nobel de Malala, flashée par des chaînes d’infos en continue plutôt habitués d’ordinaire à cracher des bilans d’attaques et attentats, est tombée juste après la prière traditionnelle du vendredi marquant le début du weekend.

Cette rare récompense positive pour ce géant musulman de plus de 180 millions d’habitants en proie aux violences talibanes et à l’orgueil souvent blessé par son instabilité, n’a pas été accueillie par des scènes de liesse dans les rues, mais une série de déclarations pour la plupart élogieuses.

Dès l’annonce du prix, le Premier ministre pakistanais a envoyé un SMS à Malala, qui vit en Grande-Bretagne, pour la "féliciter".

"Elle remplit de fierté le Pakistan et les Pakistanais" par "sa réussite inédite et inégalée", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé par ses services. Selon lui, "les garçons et filles du monde entier devraient prendre exemple sur son combat et son engagement".

Le même sentiment de fierté était exprimé par des proches de Malala contactés par téléphone par l’AFP à Swat, la vallée où habitait Malala jusqu’à ce que les talibans tentent de la tuer il y a presque deux ans, jour pour jour, le 9 octobre 2012, et qu’elle s’exile en Angleterre.

"Malala est une fierté pour la province de Khyber Pakhtunkhwa et le Pakistan", déclare Ahmed Shah, qui fut son professeur. "Elle a élevé la voix contre l’injustice dans une société où les femmes ne peuvent pas s’exprimer" et son prix "est un message positif pour les femmes pachtounes", l’ethnie majoritaire dans cette région. "Elle le mérite, on aurait même dû le lui donner avant", conclut-il.

"Malala est la lumière de nos yeux et la voix de notre coeur. Ce n’est pas seulement elle qui a gagné, ce sont toutes les filles du Pakistan. Elle a prouvé qu’on ne peut pas arrêter l’éducation en s’en prenant aux écoles", dit Ayesha Khalid, 19 ans, qui était avec elle à l’école à Swat.

La vallée de Malala se trouve dans l’instable nord-ouest du Pakistan, adossé à l’Afghanistan et où les rebelles talibans ont détruit des dizaines d’écoles, pour filles notamment ces dix dernières années.

"Le prix Nobel de Malala est la preuve que la nation pakistanais n’est pas terroriste, mais bien contre le terrorisme", se délecte Shama Akbar, 15 ans, étudiante de Mingora, ville de la vallée de Swat d’où est originaire Malala.

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