Macron au Maroc pour établir « une relation forte, de confiance et personnelle » avec le roi Mohammed VI

Le premier déplacement dans un pays du Maghreb du président français, Emmanuel Macron avec son épouse Brigitte, les 14 et 15 juin à Rabat, s’inscrit dans un « cadre familial », selon l’Elysée pour qui « l’objectif et le principe sont d’établir une relation forte, de confiance, personnelle » entre le roi Mohammed VI et le président Macron.

« La visite au Maroc du président s’inscrit dans un cadre familial et personnel pour que les deux chefs d’Etat fassent mieux connaissance et posent les bases de la relation franco-marocaine» , souligne l’Elysée, indiquant que le programme de la visite traduit l’esprit de « cette invitation personnelle et spéciale qui met vraiment l’accent sur cette rencontre très approfondie avec le Roi puis avec sa famille dans un cadre privé et privilégié".

Le caractère « personnel » et familial » donné à cette visite servira à « jeter les bases de la relation franco-marocaine », ajoute l’entourage du président français.

Au programme de cette visite, une arrivée du président français avec son épouse mercredi après-midi avec une délégation restreinte, dont feront partie, selon nos informations, la sénatrice Bariza Khiari, la romancière Leila Slimani et le politologue Gilles Kepel, suivie d’une audience en tête-à-tête avec le roi Mohammed VI, élargie par la suite à l’entourage des deux chefs d’Etat. Un point de presse est également à l’ordre du jour juste avant de partager un ftour dans un cadre entièrement privé avec le roi Mohammed VI et sa famille. Le président repartira jeudi matin.

Sahara, position inchangée

Au menu de l’audience royale, des sujets liés à la coopération bilatérale notamment en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme et le radicalisme, ainsi qu’en matière économique, culturelle et environnementale. Le Maroc ayant accueilli la COP22.

Sur la question du Sahara, la position française est constante et s’inscrit dans la continuité, affirme l’Elysée. « Il n’y a pas de changement dans la position française », a-t-on indiqué.

Autre dossier qui sera évoqué lors de cette audience royale, la Libye qui est « un sujet de très grande préoccupation » pour la France. « Les Marocains sont très impliqués dans le suivi de la situation en Libye. Ils auront vocation à jouer un rôle très utile dans les initiatives diplomatiques que nous voulons pousser dans les mois qui viennent. Le Maroc a notamment accueilli les accords de Skhirat qui restent le cadre de référence de la négociation diplomatique », selon l’Elysée.

Sur le plan régional, il sera question aussi de la la coopération en Afrique. Il s’agirait « d’établir un vrai dialogue qui se traduirait par des projets communs et des partenariats avec d’autres pays de la région, notamment, en Afrique de l’Ouest où le Roi a mené une diplomatie très active ces dernières années, ces derniers mois », souligne l’Elysée, rappelant que « le Maroc a retrouvé son siège à l’Union africaine et travaille très activement à développer sa présence en Afrique ».

« Nous y voyons une opportunité pour nouer lus de contacts et développer des projets communs », explique-t-on. «La France veut développer un nouveau partenariat entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique», indique encore l’Elysée qui trouve que l’Union pour la Méditerranée (UpM) a atteint ses limites.

Maroc-Algérie: pas d’ingérence

Sur la visite actuelle en Algérie du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, l’Elysée juge « fortuite » la coïncidence, précisant qu’elle s’inscrit « dans le cadre d’une tournée diplomatique. »

« La France n’a pas vocation à s’ingérer dans cette relation si sensible qui existe entre le Maroc et l’Algérie. On respecte cette sensibilité et on respect nos partenaires », indique l’entourage du président.

Vers une médiation franco-marocaine dans le Golfe

La crise sans précédent dans le Golfe s’invite également aux entretiens entre le roi Mohammed Vi et le président Macron. « Le roi du Maroc et le président Emmanuel Macron se concerteront sur ce que chacun pourrait apporter à cette médiation. Les deux chefs d’Etat auront à cœur de faire le point et de coordonner leurs actions pour voir comment être les plus efficaces possibles », souligne l’Elysée.

« Le président s’est entretenu avec tous les chefs d’Etat de la région. Cet effort diplomatique peut très utilement converger avec le rôle que veut jouer le Maroc pour sortir de cette situation critique », a-t-on ajouté.

Le souverain entretient des liens personnels et solides avec les dirigeants du Golfe. Sur ses instruction, le Maroc a décidé hier d’envoyer des avions chargés de produits alimentaires au Qatar.

La crise sans précédent dans le Golfe a éclaté le 5 juin lorsque l’Arabie saoudite, Bahrein, les Emirats arabes unis et l’Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Ils ont ensuite fermé leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres et pris des mesures contre des médias du Qatar, dont la chaîne de télévision Al-Jazeera, accusée d’être le porte-voix des islamistes dans le monde arabe.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite