Macky Sall: « donner une nouvelle dynamique » à la coopération bilatérale entre Rabat et Dakar

Le Président sénégalais, Macky Sall, en visite officielle au Maroc du 25 au 27 juillet, a déclaré que l’ambition de sa visite est de donner un « souffle nouveau et une dynamique nouvelle à une coopération bilatérale déjà exemplaire », affirmant que la relation entre les deux pays « transcende les alternances politiques ».

Macky Sall:
Sur le plan économique, le Chef de l’Etat sénégalais a noté que la visite effectuée par le Roi Mohammed VI, en mars dernier à Dakar, a permis de relancer la coopération séculaire entre les deux pays qui partagent des valeurs communes.

"La coopération économique est excellente, et lors de la visite de SM le Roi Mohammed VI, plusieurs accords ont été signés dans divers domaines (transport, agriculture, commerce)", a-t-il rappelé dans une interview à radio Medi 1, indiquant que lors de son séjour dans le Royaume des conventions de partenariat dans les domaines du tourisme, de la coopération islamique, de l’aquaculture seront également signées. "Ce sont là des projets concrets sur lesquels le Maroc et le Sénégal ont travaillé ensemble", a-t-il ajouté.

Evoquant la reprise des vols de Royal Air Maroc, avec près de 14 liaisons par semaine entre le Maroc et le Sénégal, M. Sall a affirmé qu’"un sérieux coup d’accélérateur a été donné à la coopération bilatérale".

S’agissant de la question du Sahara, le président sénégalais a souligné que "compte tenu de la parfaite identité de vues, nous ne pouvons qu’avoir la même position que le Maroc et l’accompagner dans ce dossier", rappelant que "sous les présidents Abdou Diouf, Abdoulay Wade et moi-même, les positions sont les mêmes et n’ont jamais changé".

Macky Sall a par ailleurs salué le rôle du Roi Mohammed VI dans le développement de la coopération sud-sud, "à travers ses déplacements en Afrique, les délégations et les Chefs d’Etat qu’Il reçoit, et l’importance qu’il accorde à cette question".

"En tant qu’Africains, nous sommes conscients que par la coopération sud-sud nous pouvons développer des axes de partenariat sur plusieurs points et des domaines de pointe, et développer le commerce interafricain", a fait valoir M. Sall.

Toutefois, a-t-il poursuivi, "il y a des préalables, le développement des infrastructures de soutien au développement de ce commerce, notamment, le transport. C’est la réponse que tente d’apporter le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), en vue à la fois de promouvoir les échanges en Afrique, mais également ceux du continent avec le reste du monde".

Sur un autre registre, le président sénégalais a estimé que la lutte contre le terrorisme international ne peut pas être simple ni rapide. "C’est un fait établi. Il ne s’agit pas d’une guerre classique où vous faites face à un ennemi visible, mais d’une guerre asymétrique et diffuse. Parfois cela peut prendre des formes visibles comme avec les djihadistes au Mali, Mais il ne faut pas croire que c’est fini parce qu’ils ont été désarticulés. La guerre doit se poursuivre", a-t-il souligné.

Pour M. Sall, il s’agit également de travailler sur la prévention, notamment, la lutte contre la pauvreté et donner des perspectives aux populations pour éviter qu’elles ne soient vulnérables et des proies faciles dans les mains de personnes susceptibles de les enrôler pour des causes contraires aux valeurs de l’Islam. Et d’affirmer que "Le Sénégal ne se sent pas particulièrement menacé. Le terrorisme peut frapper n’importe quel pays, c’est une menace mondiale".

Abordant les mesures prises par les Etats africains en la matière, il a indiqué que les pays africains ont décidé, à travers l’Union africaine, de la mise en place d’une force d’intervention rapide. Evidemment, a-t-il poursuivi, "la mise en œuvre prend du temps car il s’agit de quelque 54 Etats qui doivent réfléchir sur les mécanismes et la mobilisation des moyens. A ce stade, il faut passer par les communautés régionales (CEDEAO, UMA ), comme il faudra travailler sur la surveillance, la prévention, l’échange de renseignements etc, mais surtout opérer en amont en trouvant des alternatives à la pauvreté, le chômage, initier des réformes et promouvoir la démocratie".

Interrogé sur ce qui fait la particularité sénégalaise, M. Sall a estimé qu’elle est le "fruit d’un long processus historique qui a mis le Sénégal sur la voie du dialogue pluriel et de la démocratie contradictoire, mais surtout depuis 1860 le pays connaît des élections même sous la colonie". "C’est tout cet héritage historique qui a abouti au modèle sénégalais, celui d’une démocratie mature".

Evoquant la nouvelle approche américaine en Afrique à la suite de visite effectuée récemment par le président américain Barack Obama dans le continent, le président sénégalais a estimé que les Etats Unis "ont compris que l’Afrique était importante, et qu’il fallait une nouvelle approche dans le traitement avec ce continent, fondée sur le partenariat, la coopération et l’égalité, et non pas uniquement sur l’aide".

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