Lutte contre Daech : Hollande apporte son soutien à la Turquie

Le chef de l’Etat a salué « le renforcement de l’engagement de la Turquie » contre Daech en Syrie, dans un entretien téléphonique avec Recep Tayyip Erdogan.

François Hollande soutient l’offensive aérienne de la Turquie lancée ces derniers jours contre Daech en Syrie. Le président de la République a salué lundi "le renforcement de l’engagement de la Turquie" aux côtés de la coalition et pour son "action vigoureuse" contre le groupe terroriste, dans un entretien téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le président de la République "a remercié son homologue pour l’action vigoureuse menée contre Daech et pour le renforcement de l’engagement de la Turquie aux côtés de la Coalition", indique lundi l’Elysée dans un communiqué. M. Hollande et Erdogan "invitent les forces d’opposition syrienne qui peuvent contribuer à la transition politique à approfondir leur dialogue, au service d’une Syrie libre et unie", poursuit le communiqué.

"Renforcer la coopération"

Le président de la République a évoqué aussi avec son homologue turc la lutte "contre toutes les formes de terrorisme". Ils ont convenu de nouveau de leur volonté de "renforcer la coopération entre la France et la Turquie en ce domaine", après l’"attentat meurtrier" de Suruc, précise le document.

La Turquie, longtemps accusée de complaisance vis-à-vis des organisations radicales en lutte contre le régime de Damas, a lancé ces derniers jours une offensive aérienne contre l’EI en Syrie après un attentat suicide dans le sud de son territoire (32 morts) et une attaque jihadiste contre un poste frontalier de l’armée turque.

"Soit les armes, soit la démocratie"

Dans la foulée, la Turquie s’est attaquée aux rebelles kurdes, prenant le risque de faire voler en éclats la fragile trêve qui régnait depuis deux ans. Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a promis lundi, de poursuivre son offensive militaire contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) jusqu’à ce que les rebelles kurdes déposent les armes. "Nous allons continuer notre combat (…) jusqu’à ce que nous parvenions à un certain résultat", a déclaré M. Davutolgu lors d’un entretien sur la chaîne de télévision ATV. "C’est soit les armes, soit la démocratie, les deux ne sont pas compatibles", a-t-il dit.

Lundi, un responsable militaire américain a déclaré que les Etats-Unis et la Turquie avaient décidé de travailler conjointement à débarrasser le nord de la Syrie, le long de la frontière turque, du groupe EI. Un influent dirigeant des forces paramilitaires chiite en Irak, Hadi al-Ameri, a lui affirmé lundi qu’il ne voyait pas de changement dans la position d’Ankara vis-à-vis du groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI), en dépit d’une offensive aérienne turque.

"Soutenir Daech"

"Je pense que les (frappes) que la Turquie a lancées étaient destinées à soutenir Daech" (acronyme arabe de l’EI, a déclaré M. Ameri, chef de la force Hachd al-Chaabi (les Unités de mobilisation populaire). Le gouvernement irakien a fait appel à cette coalition de groupes paramilitaires à majorité chiite pour l’aider à reprendre des zones aux mains de l’EI.

Selon lui, "la Turquie soutient toujours l’EI" comme le montrent ses bombardements dans le nord de l’Irak des bases arrières du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), eux-mêmes ennemis de l’EI. Pour M. Ameri, "La Turquie n’a pas changé de position. Elle mène des opérations contre le PKK qui aide les Kurdes à combattre Daech en Syrie", a ajouté M. Ameri.

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