Lune de miel entre François Hollande et les pays du Golfe

Les bonnes nouvelles volent aussi en escadrilles… . Pourrait dire François Hollande, à voir les soudains succès commerciaux que réalise l’avion de guerre français, longtemps maudit, le Rafale.

Par Mustapha Tossa

Après l’Egypte, l’Inde, les Emirats, voici venu le tour du Qatar de succomber au charme du bijou de guerre français. Ces bonnes nouvelles à forte portée économique s’accompagnent aussi d’une embellie diplomatique française dans cette région du monde, longtemps considérée comme un pré-carré américain.

Illustration de ce tournant, le Conseil de coopération du Golfe, le puissant conglomérat politique des puissances pétrolières de la région, a adressé une invitation à François Hollande, premier chef d’Etat occidental à participer à son sommet de Ryad, une grande première dans l’histoire de cet ensemble géopolitique. Et ce à la veille d’une réunion jugée cruciale des membres du CCG avec l’administration américaine au cours de laquelle Barack Obama devrait faire sa dernière communication avant la validation définitive du compromis international sur le nucléaire iranien.

Cette séduction que semble exercer François Hollande sur les pays du Golfe n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat logique d’une conjoncture et d’une politique. La conjoncture d’abord. Dans sa volonté effrénée de conclure un accord avec les Iraniens avant la fin de son mandat, Barack Obama a superbement ignoré les craintes de ses alliées sunnites de la région de voir l’Iran profiter de cet accord pour consolider sa puissance et sa domination.

Politique ensuite. Depuis son arrivée à l’Elysée et contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui considérait le Qatar comme la locomotive politique de la région, François Hollande a rééquilibrée le jeu en faveur de l’Arabie Saoudite, redonnant tout son lustre au leadership régional du royaume. Cette approche s’est accompagnée de trois positions majeurs qui ont fini par lui procurer l’indéfectible soutien des saoudiens. Sa positon intraitable à l’égard de Bachar Al Assad, ses dures exigences pour ralentir le compromis sur le nucléaire iranien et son soutien politique et logistique à la guerre saoudienne contre les Houthis au Yemen.

L’accueil et l’épaisseur du tapis rouge réservé à Laurent Fabius lors de sa dernier visite à Ryad, était déjà un signe annonciateur. La visite de François Hollande en Arabie et au Qatar fixe le cadre idyllique de cette nouvelle lune de miel

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