« Nous ne démissionnerons pas car elle (la démission) mènerait à une guerre civile », a déclaré M. Abdeljalil dans une interview à la télévision libyenne Libya Al-Hurra (Libye libre). « Il y a des mains cachées qui poussent les manifestants (…). Qui pousse à ces sit-in? Qui a poussé les manifestants à envahir le siège du Conseil avec cette sauvagerie? », a-t-il demandé, sans donner plus de précisions.
M. Abdeljalil a défendu le CNT face aux accusations de manque de transparence et d’ingérence dans les décisions du gouvernement de transition. « Le CNT se réunit quatre jours par semaine pendant de longues heures, mais il n’y a pas de couverture médiatique », a-t-il déclaré, en ajoutant que le Conseil ne se mêlait pas des affaires de l’exécutif.
Le chef du CNT a en outre rendu hommage à son vice-président, contraint à la démission dimanche. « D’abord il faut louer le rôle essentiel qu’a joué Abdelhafidh Ghoga. Il a choisi la patrie avant sa personne », a dit M. Abdeljalil, en affirmant que M. Ghoga avait soutenu la révolution pendant que d’autres « étaient en Egypte ou ailleurs, cachés ». M. Ghoga est accusé par les manifestants d’être un « opportuniste » et d’avoir fait partie du régime de Mouammar Kadhafi. Agressé jeudi à Benghazi (est) par des manifestants en colère, il a démissionné dimanche « dans l’intérêt de la Libye », a-t-il dit à l’AFP.
M. Abdeljalil s’est malgré tout dit « optimiste » sur l’avenir de son pays. « Je suis optimiste. La Libye verra une prospérité comme elle n’en a pas vu par le passé. Mais nous avons besoin d’aide et de soutien » de la part du peuple.