Libye: quatre ministres du gouvernement d’union limogés

Quatre ministres du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) ont été limogés après avoir refusé d’assumer leurs fonctions, un nouveau revers pour ce cabinet soutenu par la communauté internationale.

Cette annonce a été faite vendredi par le GNA, installé depuis trois mois à Tripoli mais qui peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du pays plongé dans le chaos, notamment dans l’Est où siège un gouvernement parallèle.

D’ailleurs, les quatre ministres concernés sont tous originaires de l’est du pays. Il s’agit des ministres de la Justice (Jouma Abdallah el-Dressi), de l’Economie et de l’Industrie (Abdelmatloub Ahmad Abou Farwa), des Finances (Fakher Moftah Abou Farna) et de la Réconciliation nationale (Abdeljawad Faraj al-Obeidi), a précisé le GNA dans un communiqué sur son site officiel.

Ils sont considérés, depuis le 30 juin, "comme démissionnaires pour s’être absentés pour une période excédant trente jours, après avoir refusé de prendre leurs fonctions au sein du GNA", a-t-il ajouté sans préciser s’ils seraient remplacés et par qui.

Le GNA "est arrivé à la conclusion qu’aucun de ces quatre ministres ne compte le rejoindre (…) et veut maintenant essayer de nommer de nouveaux candidats" à ces postes, a indiqué à l’AFP Mohamed Eljarh, du centre de réflexion Atlantic Council basé à Washington.

L’analyste estime qu’il est "significatif" qu’ils soient originaires de l’Est. "Chacun de ces ministres (…) a dû subir des pressions pour ne pas rejoindre le GNA", dit-il.

Issu d’un accord interlibyen parrainé par l’ONU et signé en décembre 2015 au Maroc, le GNA s’était autoproclamé en fonctions le 12 mars, sur la base d’un communiqué de soutien d’une centaine de députés (sur 198) du Parlement reconnu basé à Tobrouk (est). Il n’a jamais obtenu un vote officiel de confiance de ce Parlement.

Dans l’Est de la Libye, "il n’y a que rejet et méfiance pour le GNA", poursuit-il.

Le gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj était initialement formé de 18 ministres, dont 13 avec portefeuilles et cinq ministres d’Etat.

Après son installation fin mars à Tripoli, où les milices qui contrôlaient la capitale libyenne s’étaient ralliées à lui, une partie des ministres avaient pris leurs fonctions comme ceux des Affaires étrangères et de la Défense.

"La prochaine étape pour le GNA est de trouver de nouveaux soutiens bienveillants dans l’Est mais ça ne veut pas dire qu’il obtiendra le soutien dont il a besoin dans cette région", conclut l’expert libyen.

(AFP)

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