Libye: le Parlement parallèle pose ses conditions pour continuer à négocier

Le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli veut voir ses exigences satisfaites avant de participer au prochain round des négociations de paix au Maroc, a indiqué mardi un responsable.

En proie au chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices et compte deux Parlements et deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, l’un basé à Tripoli et l’autre à Tobrouk (est), ce dernier étant le seul reconnu par la communauté internationale.

Le Congrès général national (CGN) siégeant à Tripoli veut une "réponse positive" aux amendements qu’il a proposés à l’accord en négociations, avant d’accepter de se rendre à Skhirat, la station balnéaire marocaine où doivent se poursuivre les discussions cette semaine, a déclaré à l’AFP Mahmoud Abdelaziz, membre du CGN.

Parmi les conditions du CGN figurent le respect du jugement de la Cour suprême basée à Tripoli ayant invalidé l’existence même du Parlement de Tobrouk et l’exclusion des "putschistes", en référence sans détours au général Khalifa Haftar, le chef militaire des troupes loyalistes.

"La décision d’aller ou pas au Maroc dépendra de la réponse de (Bernardino) Leon", l’émissaire des Nations unies qui mène les négociations, a-t-il ajouté. "Le climat est très positif et nous tenons à ce qu’il reste ainsi".

La réunion prévue à Skhirat vise à avancer vers un règlement politique du conflit en Libye, pays miné par les rivalités, les violences meurtrières et l’effondrement de son économie.

Au cours d’une réunion la semaine dernière entre les protagonistes à Genève, M. Leon a dit espérer qu’un accord en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale soit atteint "dans les jours à venir".

Mais le CGN a critiqué mardi M. Leon pour avoir rencontré des militaires et des miliciens à son insu.

"Ce genre d’agissements" est "une atteinte grave à la souveraineté de l’Etat et un obstacle au dialogue", a réagi le président du CGN, Nouri Abousahmein, portant également le titre de "Commandant en chef des forces armées", dans une lettre adressée à M. Leon.

Khalifa El-Ghwell, le chef du gouvernement de Tripoli a adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour accuser à son tour l’émissaire de vouloir "briser les rangs des Libyens".

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