Libye : la France veut un mandat de l’ONU

Libye : la France veut un mandat de l
La France défend une position "très claire" quant à la nécessité d’un mandat de l’ONU comme préalable à toute opération militaire en Libye, a déclaré samedi le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

Il faisait référence aux déclarations du président français Nicolas Sarkozy vendredi à Bruxelles en marge d’un sommet de l’UE, qui avait expliqué que les 27 s’étaient entendus sur le principe d’une "claire base juridique" à toute action.

Elle nécessite aussi "un soutien du monde arabe et des pays arabes" et "c’est la deuxième chose qu’il faut faire à présent: concrétiser cette idée d’une rencontre entre la Ligue arabe, l’Union africaine et l’UE", a souligné le chef de la diplomatie française.

Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, "doit s’investir très rapidement" pour y parvenir, a souhaité Alain Juppé.

Vendredi, lors d’un sommet extraordinaire, Nicolas Sarkozy a réussi à convaincre ses homologues européens de la nécessité d’étudier "toutes les options" possibles. Mais l’hypothèse d’une intervention militaire n’est pas à l’ordre du jour.

Nicolas Sarkozy a obtenu un accord de principe des autres membres de l’Union européenne au sujet de la Libye. Pourtant, la proposition franco-anglaise d’imposer une zone d’exclusion aérienne autour du pays en conflit, qui sera portée au Conseil de sécurité de l’ONU, n’a pas fait l’unanimité en Europe.

Jeudi, quand des responsables de groupes libyens rebelles ont été reçus à l’Elysée, l’Allemande Angela Merkel et l’Italien Silvio Berlusconi ont pris leurs distances, pointant l’emballement du président français.

Vendredi, l’heure était toutefois au consensus. Réunis en sommet extraordinaire à Bruxelles, les dirigeants européens ont décidé d’étudier "toutes les options" possibles pour "protéger la population civile" de Libye, à condition qu’il y ait une base juridique "claire" et un soutien dans la région. "La sécurité des citoyens doit être assurée par tous les moyens nécessaires", a déclaré le président de l’Union, Herman Van Rompuy. Par ailleurs, les dirigeants européens ont qualifié d’interlocuteur "légitime" l’opposition à Mouammar Kadhafi au sein du Conseil national de transition.

En conférence de presse, le Britannique David Cameron a évoqué la possibilité de sanctions pétrolière à l’encontre du régime de Kadhafi. Nicolas Sarkozy, s’est, lui, félicité des choix entrepris par l’UE, avant de rappeler qu’il ne s’agit pas "que d’options diplomatiques".

Le président français a refusé d’évoquer d’éventuelles initiatives militaires, qui, selon lui, ne peuvent pas être envisagées tant que l’ONU –le Conseil de sécurité des Nations unies donc– n’a pas tranché. Notamment sur le projet de résolution franco-britannique pour une zone d’exclusion aérienne.

Alors que la Chine et la Russie ont répété jeudi soir et vendredi leur opposition au tandem Sarkozy-Cameron, Angela Merkel continue également d’opposer son "scepticisme fondamental" envers une solution militaire. La chancelière allemande a toutefois paru moins sévère que dans ses précédentes déclarations, estimant qu’il y a "chaque jour une nouvelle situation". "Si toutes les conditions sont réunies, on pourra regarder si [cet engagement de nos armées, Ndlr] doit être évoqué", a-t-elle conclu.

La chef de la diplomatie européenne se rend dimanche au Caire pour y rencontrer des responsables de la Ligue Arabe.

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