Libye: divergences à Tripoli sur le projet d’accord de l’ONU pour une sortie de crise

Les Parlements libyens rivaux examinaient mercredi le dernier projet d’accord pour un gouvernement d’union nationale mais le retour à la table des négociations de l’ONU de leur délégation respective ne devrait pas avoir lieu cette semaine, en raison de divergences à Tripoli.

Les deux Parlements, qui sont sous pression de la communauté internationale pour signer un accord de sortie de crise sous l’égide de l’ONU, ont réuni depuis deux jours leurs instances, ont indiqué à l’AFP des responsables à Tripoli et à Tobrouk.

Après des mois de tractations, M. Leon avait affiché lundi son optimisme, affirmant que les deux délégations, retournées consulter leur Parlement respectif, seraient de retour au Maroc d’ici jeudi pour poursuivre les négociations.

Mais dans un communiqué diffusé tard mercredi soir, le Congrès général national (CGN, Parlement non reconnu par la communauté internationale) qu’il "allait poursuivre les consultations pendant une semaine", empêchant de facto une reprise jeudi de ces négociations.

Le CGN a expliqué que "les amendements introduits dans le dernier texte soumis par l’ONU n’intégraient pas ses propositions".

Fajr Libya, coalition de milices qui soutient les autorités de Tripoli, a aussi fait savoir qu’elle rejetait la dernière mouture du texte de l’ONU affirmant sur sa page officielle Facebook que signer ce texte serait "une trahison car il consacre le retour d’une dictature fasciste sous l’égide de l’ONU".

Des dizaines de Libyens, dont des femmes, ont manifesté mercredi devant le siège du CGN à Tripoli pour s’opposer à ce texte, brûlant des photos de l’émissaire onusien pour la Libye, Bernardino Leon, selon un photographe de l’AFP.

A Tobrouk (est), siège du Parlement reconnu par la communauté internationale, le député et rapporteur du comité de dialogue, Oussama Mohamed Faraj al-chaaf, a indiqué que le Parlement était "prêt en principe à avaliser" le texte, selon une agence de presse proche de ces autorités.

La dernière mouture du projet onusien prévoit notamment la formation pour un an d’un gouvernement d’union nationale.

Les Etats-Unis et cinq pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne) ont appelé les deux Parlements rivaux à accepter le projet d’accord proposé par l’ONU.

"Nous considérons que ce document est réfléchi, une base équilibrée pour un accord qui répond aux attentes urgentes du peuple libyen et assure l’unité de la Libye", ont ajouté ces pays.

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité ont pour leur part exhorté mercredi les factions libyennes à s’accorder sur un gouvernement de transition et à signer le projet d’accord proposé par l’ONU "dans les prochains jours".

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