Libye: des réservoirs de pétrole toujours en feu après un assaut jihadiste

Les pompiers tentaient vendredi pour le deuxième jour consécutif de circonscrire le feu dans des réservoirs de pétrole à Ras Lanouf en Libye, cibles de roquettes du groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué un responsable.

"Quatre réservoirs qui contiennent environ deux millions de barils de brut sont en feu", a dit à l’AFP ce responsable de la sécurité qui se trouve avec les pompiers à Ras Lanouf, dans la région dite du "Croissant pétrolier", dans le nord du pays plongé dans la violence.

"Le désastre dépasse nos capacités", a-t-il dit sous le couvert de l’anonymat.

Selon lui, le feu dans l’un des réservoirs est "complètement hors de contrôle" et cette installation "peut s’effondrer à tout moment".

Les pompiers s’attellent à éteindre les flammes qui se dégagent des trois autres réservoirs dans la région de Ras Lanouf, à quelque 650 km à l’est de Tripoli.

Jeudi à l’aube, des combattants de l’EI ont attaqué le site des réservoirs à Ras Lanouf pour en prendre le contrôle, selon la compagnie nationale de pétrole (NOC).

Après les combats, "des réservoirs remplis de brut ont pris feu et plusieurs tours électriques et des lignes haute tension qui alimentent les quartiers résidentiels et la zone industrielle" se sont effondrées, selon elle.

Les gardes des installations pétrolières ont repoussé l’assaut de l’EI et dans leur retraite les combattants jihadistes ont tiré des roquettes qui ont touché les réservoirs, ont indiqué des responsables.

Aucune indication n’a été donnée sur de possibles victimes dans le sinistre ou les combats. Aucun chiffre n’a été non plus fourni sur les pertes financières.

La Libye dispose des réserves pétrolières les plus importantes d’Afrique, estimées à 48 milliards de barils. Sa production était estimée à 1,6 million b/j en 2011 mais a chuté d’un tiers depuis.

L’EI a gagné du terrain en Libye depuis un an, tirant profit du chaos politique: deux autorités s’y disputent le pouvoir avec l’une basée dans la capitale Tripoli proche d’une coalition de milices, et l’autre, dont le dernier Parlement élu, exilée dans l’est du pays.

Un gouvernement d’union nationale a été annoncé mardi, une étape prévue par l’accord controversé parrainé par l’ONU, mais il doit encore être approuvé par une majorité des deux tiers du Parlement reconnu par la communauté internationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite